A VOS ORDRES, MARECHAL MACKY SALL.
Dire la vérité, en toutes circonstances, est un devoir impératif et une obligation morale intangible.
Notre
pays est à la croisée des chemins, tout simplement, parce qu’à l’instar
de plus d’une centaine de pays, il est férocement et brutalement
attaqué par un ennemi invisible appelé COVID-19 et qui est en train de
semer le désordre, l’inquiétude, la peur et l’angoisse dans toutes les
sociétés humaines. La pandémie par sa virulence, son amplitude et sa
grande capacité de propagation multidirectionnelle a installé le monde
entier dans une véritable panique ; le drame, c’est qu’elle nargue tout
le monde, notamment ceux qui se croyaient forts et puissants. Le
COVID-19 est en train de montrer, de démontrer et de prouver de manière
indéniable qu’il n’y a de véritable puissance que la Toute-Puissance d’
Allah.
Comme la quasi-totalité des pays visités par
l’indésirable et infinitésimal virus, notre pays enregistre de nouveaux
cas tous les jours, installant une véritable psychose au sein des
populations. Et, pour faire face à l’ennemi public mondial numéro 1 et
prenant conscience de l’extrême gravité de la situation, Son Excellence,
Monsieur le Président de la République a jugé nécessaire de décréter l’état d’urgence. L’état
d’urgence est un régime d’exception qui donne aux autorités
administratives des prérogatives qui dérogent des règles normales de
gestion de l’ordre public dans un Etat de droit, notamment en matière de
circulation des personnes et des véhicules, de rassemblements sur la
voie et les lieux publics et de manifestations publiques. Dans la même
lancée il a été instauré un couvre-feu dont
les forces de défense et de sécurité, notamment la police, sont
chargées de veiller à ce qu’il soit rigoureusement appliqué et
strictement observé par les populations, sous peine de sanctions.
Ce régime d’exception est, malheureusement,
inconnu de beaucoup de Sénégalais, surtout les jeunes dont la plus
grande majorité n’était pas encore née lors du dernier couvre-feu de
1988 décrété par le Président Abdou Diouf. En toute franchise et en
toute honnêteté, j’ai été fortement choqué et heurté devant les images
de policiers tabassant des citoyens pour non-respect de l’heure du
couvre-feu. C’est scandaleux et ce n’est pas digne de membres de forces
de sécurité dont la mission première et essentielle est d’assurer et de
garantir la protection des personnes et des biens. Le comportement de
ces éléments de la Police nationale est indigne et déshonore un corps
d’élite et une institution aussi prestigieuse que la Police nationale
composée, dans sa grande majorité d’hommes et de femmes valeureux,
républicains, conscients et très consciencieux et surtout très à cheval
sur les règles de discipline, de déontologie et d’éthique constitutives
de leur crédo professionnel.
Dans
une situation pareille, il faut d’abord, ne serait-ce pendant les
premières quarante-huit heures, adopter une approche pédagogique, en
privilégiant l’information, la sensibilisation et l’éducation. Le
rôle fondamental de la police est d’ordre préventif et non répressif.
La plupart des policiers envoyés sur le terrain n’a jamais connu ni vécu
un état d’urgence. Il faut insister dans la communication qui, dans ce
cas d’espèce est une forme d’action préalable, une véritable
communication de crise dans tous ces aspects informatif et pédagogique.
Les
citoyens qui ont été interpellés au-delà de 20heures ne sont pas,
forcément, tous des récalcitrants ; pour des raisons indépendantes de
leur volonté (descente tardive, absence de moyens de transport, besoins
alimentaires de survie, cas de force majeure) certains se sont retrouvés
pris dans le piège. On aurait dû leur faire simplement la morale, les
morigéner, les réprimander fermement et leur donner un avertissement. Il
n’appartenait pas aux policiers de les corriger en les bastonnant ; des
scènes douloureuses et révoltantes qui ravivent la période et le
souvenir des « tontons macoutes ».
A
défaut de cela, il fallait, si la tolérance ne pouvait etre de mise ou
admise, les conduire dans un lieu dédié pour ensuite entamer une
procédure en vue de leur déferrement devant le Procureur de la
république, maitre des poursuites.
Le
policier n’a pas à se substituer au juge. Néanmoins, il faut
reconnaitre, en toute objectivité, que dans notre pays, n’ont jamais été
inculquées aux citoyens les notions de citoyenneté, c’est à dire un
ensemble indissociable de droits et de devoirs et de civisme,
c’est-à-dire un ensemble de valeurs et de comportements qui agissent sur
la conscience de l’etre humain et qui l’amène à adopter des attitudes
positives comme le respect de soi, le respect d’autrui et le respect des
institutions etc… ; la faute à tous les Présidents qui ont géré ce pays
de manière politicienne avec comme seule perspective de se maintenir au
pouvoir le plus longtemps possible.
L’efficacité
d’une mesure réside dans sa capacité certaine à résoudre un problème, à
éliminer un phénomène. L’état d’urgence a des limites objectives ; on
peut toutefois admettre et reconnaitre qu’il peut un tant soit peu
réduire la progression de la contamination et freiner son développement
au sein de la communauté. Quelque fois la mesure ne fait que déplacer le
problème ; on interdit la vente de pain dans les boutiques pour créer
des attroupements devant les boulangeries ou la distance de sécurité
n’est souvent pas respectée, on réduit les places dans les véhicules,
notamment les transports publics pour occasionner des affluences aux
arrêts et autres stations. Il faut rapidement évaluer les premiers
effets pour éventuellement procéder à des réajustements.
L’idéal
est de décréter le confinement général et absolu ; mais pour cela il
faut à mon avis trois conditions cumulatives : la volonté et le courage
politiques, des moyens financiers et logistiques conséquents et une
bonne organisation administrative et communautaire.
J’ai
toujours dénoncé l’incurie, l’incapacité et l’impéritie de Boune
Abdallah Dionne qui souffre d’un véritable déficit de personnalité.
Et,
malheureusement c’est ce genre d’hommes dont le Président Macky Sall
aime s’entourer, des gens qui ne rouspètent pas, veules et d’une
docilité affligeante, des béni-béni oui- oui, de véritables
margouillats, parce que passant tout leur temps à faire des hochements
devant le chef comme le fait ce petit reptile à la tête jaune.
D’ailleurs ce genre d’individus partage avec ce reptile leur capacité de
reptation. L’acte qu’il a posé en se rendant à une séance de prière
publique, est inintelligent, inconscient, irresponsable et irréfléchi.
Il a violé publiquement, devant ses concitoyens et toute la communauté
internationale, les règles de conduite imposées par l’Etat dont il est
la deuxième personnalité. IL a monté aux yeux de tout le monde que nos
dirigeants ne croient pas à ce qu’ils disent ; aussi, faut-il toujours
les juger par leurs actes qui jurent le plus souvent d’avec leurs
discours trompeurs, fallacieux et dangereusement spécieux.
Quant
au Président Macky Sall, il a fait preuve d’une faiblesse inouïe en
serrant la main d’un certain marabout alors que lui-même,
solennellement, s’adressant à son peuple, avait demandé à ce qu’une
telle pratique soit bannie. Cela ne fait que confirmer et conforter ce
que j’ai dit auparavant à propos de l’ancien Premier ministre, à savoir
que ce sont des gens qui n’ont aucune considération pour leur parole ;
il faut toujours les juger à partir de leurs actes. Si le Président
Macky Sall avait une force de caractère avérée, une personnalité
trempée, le sens des responsabilités et la conscience que tous regards
de ses compatriotes étaient braqué sur lui, il aurait dû poliment mais
fermement refuser la main tendue. Il aurait ainsi posé un acteur majeur
d’exemplarité que tout le monde, sans exception, aurait approuvé et
apprécié ; et on aurait, avec fierté, reconnu en lui, le véritable chef,
dépositaire de l’autorité suprême.
Ce
même marabout avait aussi refusé de se soumettre au lavage des mains
comme exigée par le protocole avant d’accéder auprès du Président de la
République. Tous les visiteurs, dont d’anciens premiers ministres s’y
sont soumis. Cela a été une faiblesse et une très lourde faute
professionnelle de la part des éléments du protocole chargés de cette
mission ; ils doivent sanctionnés immédiatement, parce qu’ayant exposé
le Président de la République à un danger qui aurait pu lui couter la
vie. Une preuve supplémentaire, s’il en était encore besoin, que les
autorités de la république sont assujetties à la classe maraboutique. Il
y a, à l’évidence, un déficit de courage et de cran au palais de la
république, c’est inquiétant.
Tous
ces impairs de nos deux plus hautes autorités décrédibilisent la
campagne sur les gestes-barrières qu’il faut adopter pour éviter toutes
formes de contamination ; ces autorités donnent une image peu reluisante
de leurs fonctions, pourtant si prestigieuses et si éminentes. Les
méritent-ils ? that’s the question.
Cela
a été de très belles images de voir toutes ces personnes d’horizons
divers, en particulier, les chefs de partis d’opposition et les
responsables de mouvements citoyens très critiques, etre reçues par
Monsieur le Président de la République Macky Sall, pas très à l’aise
devant certains. Il est seulement regrettable que ce soit la peur de ce
petit COVID-19 qui ait pu réussir cette prouesse.
De
telles images, normalement auraient du etre banales, parce qu’il y a
eu, par le passé, de nombreuses situations et occasions qui exigeaient
une telle démarche de la part du Président Macky Sall, qui,
malheureusement, imbu de sa force, de sa puissance et de ses pouvoirs, a
toujours nargué ses contradicteurs qu’il reçoit, aujourd’hui avec
empressement et soulagement. Il y a lieu de se demander et se poser des
questions fort justes et légitimes sur l’opportunité, l’utilité et la
nécessité de telles rencontres qui, à mon humble avis, parait relever de
la théâtralisation, de la bouffonnerie, d’un jeu dont on découvrira
plus tard les véritables motifs. C’est certainement l’occasion, pour
certains opportunistes, après moult demandes d’audience ignorées dans
l’indifférence, de rencontrer enfin le Président, l’homme qui règle tous
les problèmes. Pour d’autres, c’est une opportunité inespérée pour
quémander une faveur ; la plupart ne dira rien, à part féliciter
hypocritement le Président pour ses mesures et le présenter comme le
sauveur. Chers compatriotes ne vous étonnez pas, quand tout sera renté
dans, d’assister à une récupération politicienne d’une indécence
exécrable. Demain n’est pas loin. Il me parait nécessaire de dénoncer
avec vigueur ces cérémonies narcissiques de remises de dons et de
contributions pour montrer son engagement ; prenons Allah à témoin de
notre générosité et de notre solidarité si tant est que réellement elles
sont désintéressées. Nous assistons actuellement à des comportements
révoltants et à des pratiques indécentes. Comment comprendre que l’on
puisse, en ces moments d’inquiétude, de peur et d’angoisse, chercher à
se positionner politiquement ?
Je
ne saurais m’empêcher de saluer et magnifier, la grandeur et le sens du
dépassement de deux leaders politiques qui ont répondu à l’appel du
Président Macky Sall, il s’agit de Khalifa Ababacar Sall et d’Ousmane
Sonko qui ont, tous les deux, été victimes du Président de la République
Macky Sall. C’est le Président Macky Sall qui, par décret, a, sans état
d’âme, radié Ousmane Sonko, jeune et très compétent inspecteur des
impôts, avec, peut-être, le dessein de l’installer, lui et sa famille,
dans une impécuniosité pour le punir de son engagement patriotique. Et,
c’est le même Président Macky Sall qui a remis au procureur de la
république le rapport de l’IGE ayant valu à Khalifa Ababacar Sall, son
prétendu « domou baye », plus de deux ans de prison à la citadelle de
Rebeuss. Ne s’arrêtant pas en si bon chemin, le Président Macky Sall a
pris un décret radiant Khalifa Ababacar Sall de ses prestigieuses
fonctions de maire de Dakar.
Ainsi,
malgré tout ce qu’ils ont subi, comme maltraitances, souffrances,
humiliations et martyres, nos deux martyrs, faisant montre d’une grande
capacité de résilience, de pardon et de dépassement, ont accepté de
rencontrer le Président de la république au nom de leur amour pour la
patrie.
Nous
sommes certes confrontés à une situation inquiétante qui exige
l’implication et l’engagement de tous, mais cela, à mon avis, ne doit
point nous empêcher de faire des réflexions sur d’autres domaines de la
vie du pays. Les défis sont multiples, les causes à défendre nombreuses,
il nous faut apprendre à investir nos énergies partout où c’est
nécessaire. Il ne faut surtout pas que l’unanimisme ambiant, covid-19
oblige, nous pousse à l’auto censure tout simplement parce qu’une voix
discordante est vite considérée comme incongrue.
Nous
sommes en guerre ont-ils dit ; la guerre c’est du sérieux, ce n’est du
« thiakhane », elle ne saurait s’accommoder de pratiques irresponsables
encore moins de folklore. En situation de guerre, notamment de
belligérance avec un ennemi coriace doté d’un arsenal inconnu et pour le
moment non maitrisé, mais peut-être maitrisable à terme, les opérations
sont dirigées par une cellule restreinte de chefs, tout le reste se met
en ordre de bataille et attend les ordres. On n’a pas besoin d’une
consultation populaire encore moins d’avis de gens qui sont là que pour
amuser la galerie et dont certains ont publiquement nié l’existence de
la pathologie. Aujourd’hui, c’est à dire, en ces moments ci, le
Président ne devrait etre en contact physique qu’avec les ministres de
la santé, de l’intérieur, des affaires étrangères, des forces armées, de
l’économie et des finances, s’y ajouteront les chefs de l’Armée, de la
Gendarmerie et de la Police ainsi que les sommités médicales en charge
du problème ; aujourd’hui, les extraordinaires avancées réalisées dans
les nouvelles technologies permettent d’organiser une coordination
stratégique à distance, d’autant que la nature de la menace et les
principes de précaution exigent le moins de contacts physique. Toutes
les autres suggestions émanant de personnes morales ou de particuliers
peuvent lui etre transmises par courrier.
Je
me garderais de féliciter le Président de la république Macky Sall qui
n’aura fait que son devoir constitutionnel, ce pour quoi il a été élu ;
et, pour cela, il a été mis à sa disposition tous les moyens humains,
financiers et matériels nécessaires ainsi que tous les pouvoirs.
Cependant, en ma qualité de citoyen patriote, responsable et engagé dans
tous nobles combats, je lui apporte tout mon soutien et lui exprime mes
très sincères encouragements, en espérant très vivement, qu’après que
le COVID-19 aura été bouté de notre pays, notre foi, notre détermination
ainsi que solidarité collective y parviendront, il fera une
introspection approfondie sur son modèle de gouvernance.
Je
ne saurais terminer sans rendre un très vibrant et honorable hommage à
tout le corps médical, des sommités que sont les professeurs, en passant
par les médecins, les internes, les infirmiers et infirmières jusqu’aux
aides-soignants et autres bénévoles. Ils méritent largement les vives
félicitations et les sincères encouragements de toute la nation, pour
leur total dévouement, leur remarquable abnégation et leur détermination
sans faille dans l’exercice quotidien de leur noble et dur métier. Ils
font montre d’un esprit de sacrifice qui doit servir d’exemple à tous
leurs compatriotes ; ils s’exposent à toutes les pathologies
nosocomiales et exposent quotidiennement leurs vies en s’imposant le
devoir et le sacerdoce de respecter, quoiqu’il en coute, l’éthique
d’Hippocrate.
Qu’ALLAH Le Tout-Puissant, Maitre de l’univers et de nos fragiles destins d’êtres ignorants et insignifiants, nous Débarrasse du covid-19 et qu’IL Installe durablement la paix des cœurs et des esprits dans notre communauté.