Migration irrégulière : le président promet une « traque sans répit » passeurs
Le président Bassirou
Diomaye Faye a promis mercredi une « traque sans répit » des passeurs qui
acheminent les migrants vers l’Europe, sur les lieux d’un nouveau drame
de la migration clandestine qu’il a qualifiée de « situation
insoutenable ».
M.
Faye, confronté à son tour à la succession de tels drames en mer, a
appelé les jeunes à rester au pays et à ne pas céder à « l’illusion » d’un
avenir meilleur ailleurs. Il a assuré que le gouvernement travaillait
« d’arrache-pied » à des politiques contre le chômage des jeunes.
Au
moins 35 personnes ont péri dans le naufrage d’une pirogue surchargée
dimanche peu après son départ du port de pêche de Mbour. De nombreuses
autres sont portées disparues.
Le
Sénégal est l’un des principaux points de départ pour les milliers
d’Africains qui prennent depuis des années la périlleuse route de
l’Atlantique et tentent de gagner l’Europe, principalement via
l’archipel espagnol des Canaries, à bord d’embarcations bondées et
souvent vétustes.
M.
Faye s’est rendu à Mbour alors qu’une partie de l’opinion reprochait à
l’ancien gouvernement son manque de compassion pour les populations
endeuillées.
« C’est
avec une immense tristesse que je me tiens ici aujourd’hui face à cette
tragédie humaine qui nous bouleverse tous », a-t-il déclaré.
« La nation est en deuil et la situation est particulièrement insoutenable », a-t-il dit.
La
succession des drames des dernières années est le fait de filières « qui
exploitent le désespoir de cette jeunesse et qui (lui) vendent le rêve
d’un avenir meilleur », s’est-il ému. « La traque sans répit contre ces
vendeurs d’illusion, ces vendeurs de la mort va s’intensifier dès à
présent », s’est-il engagé.
« Le
gouvernement travaille d’arrache- pied à mettre en oeuvre des
politiques publiques adéquates pour donner du travail aux jeunes ici au
Sénégal et les inviter à la reconstruction de notre pays », a-t-il dit.
Mais
les jeunes, particulièrement touchés par le chômage, et la population
doivent comprendre que la situation « ne peut être résolue du jour au
lendemain », a-t-il reconnu.
Il
a appelé les familles à « mettre moins de pression » sur les jeunes. De
nombreux jeunes partent aux frais ou sous la pression effective ou
ressentie de familles qu’elles participeraient à faire vivre une fois en
Europe.
Une
partie de ces voyages ont lieu au vu et au su des populations locales.
Le président Faye a annoncé la mise en place prochaine d’un numéro vert
pour dénoncer les passeurs.