Crise CEDEAO – AES : Nommé « facilitateur », Bassirou Diomaye Faye veut l’apaisement
Le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye a affirmé lundi la nécessité de l’apaisement et du dialogue avec les Etats sahéliens qui ont fait sécession de la Communauté des Etats ouest-africains Cedeao, après avoir été nommé « facilitateur » par cette dernière.
Les
dirigeants de la Cedeao réunis dimanche en sommet à Abuja ont constaté
le « manque de progrès dans les interactions avec les autorités du
Burkina Faso, du Mali et du Niger », trois Etats dont les militaires ont
pris la tête par la force entre 2020 et 2023 et qui ont annoncé en
janvier quitter l’organisation aux 15 Etats membres.
Les
régimes militaires accusent la Cedeao d’être manipulée par la France et
de ne pas soutenir leur pays contre le jihadisme en expansion.
Les
efforts de rapprochement de la Cedeao sont restés vains jusqu’alors.
Les chefs d’Etat burkinabè, malien et nigérien ont dit le départ de leur
pays « irrévocable » et annoncé l’institution d’une confédération, lors
de leur propre sommet samedi à Niamey.
Le
sommet de la Cedeao a désigné le président sénégalais « facilitateur »
des discussions avec les trois pays, « en collaboration » avec son
homologue togolais Faure Gnassingbé.
« Nous
ne pouvons pas rester les bras croisés », a jugé le chef de l’Etat
sénégalais dans une vidéo postée lundi sur les réseaux sociaux après son
retour à Dakar.
La
Cedeao « a décidé de travailler à l’apaisement », a-t-il expliqué. « Notre
responsabilité, c’est de travailler à rapprocher les positions, à les
réconcilier, à faire en sorte qu’il puisse y avoir une plage de
dialogue ».
Il
a souligné que les trois pays restaient sur le papier membres de la
Cedeao. L’article 91 du traité de la Cedeao stipule que les membres
restent tenus par leurs obligations pendant une période d’un an après
avoir notifié leur retrait.
« J’espère
que d’ici la fin du délai de préavis, il y aura assez de discussions
qui permettront de réconcilier les positions et de travailler à
renforcer l’organisation afin qu’elle prenne mieux en charge les défis
communs », a dit M. Faye.
Le
sommet de la Cedeao a ordonné la préparation d’un « plan d’urgence
prospectif » pour « faire face à toutes les éventualités » dans les
relations avec les trois pays sahéliens.