Euro-2024: l’Europe du football a rendez-vous en Allemagne
La Ligue des champions à peine achevée par le sacre du Real Madrid, tous les regards sont désormais tournés vers l’Allemagne où l’Euro-2024, du 14 juin au 14 juillet, promet une âpre bataille avec deux grands favoris, la France et l’Angleterre, et le pays organisateur en principal outsider.
Trois
ans après une 16e édition étalée sur onze pays pour fêter les 60 ans de
la compétition, l’UEFA revient à une formule classique avec un hôte
unique, qui espère revivre un nouveau « Sommermärchen », ce conte de fées
estival vécu lors du Mondial-2006, mené de main de maître.
En
pleine pandémie de Covid-19, l’Euro-2021 s’était déroulé avec des
jauges souvent considérablement réduites. Cette fois-ci finies les
restrictions: les dix stades accueilleront 2,7 millions de spectateurs
au cours des 51 matches au programme jusqu’à la finale au stade
olympique de Berlin.
Le
tournoi n’en sera pas moins placé sous très haute surveillance
sécuritaire en raison d’une menace terroriste islamiste toujours
présente et d’éventuelles répercussions du conflit à Gaza.
Sur le plan sportif, deux prétendants de poids se dégagent parmi les 24 participants pour briguer la succession de l’Italie.
La
France, emmenée par sa superstar Kylian Mbappé, peut s’appuyer sur son
réservoir inépuisable et son incroyable permanence au sommet (3 finales
lors des 4 dernières grandes compétitions, Euro-2016, Mondial-2018,
Mondial-2022), qui en font un candidat au titre incontournable.
L’échec
à l’Euro-2021 et l’élimination sans gloire en huitièmes contre la
Suisse (3-3 a.p, 5 t.a.b à 4) font à cet égard figure d’anomalie et
Didier Deschamps aura à coeur d’aller chercher le seul trophée qui
manque à son palmarès de sélectionneur.
« On
va aborder l’Euro avec ambition mais lucidité. J’ai bien conscience
qu’avec tout ce qu’on a fait, l’attente est de plus en plus grande. Mais
l’expérience nous rappelle aussi que dans une compétition, il y a des
étapes à franchir », a déclaré le patron des Bleus à l’AFP début mai,
mettant en garde contre un « groupe relevé » comprenant les Pays-Bas,
l’Autriche et la Pologne.
– L’interrogation Mbappé –Des
doutes apparaissent d’ores et déjà sur l’état de fraîcheur des Français
au terme d’une saison harassante pour la plupart des internationaux.
Plusieurs joueurs sont d’ailleurs en convalescence (Aurélien Tchouaméni,
Mike Maignan, Kingsley Coman).
L’état
de forme de Mbappé interroge également. Auteur d’une deuxième partie de
saison sans relief depuis l’annonce en interne en février de son départ
du PSG et peut-être la tête ailleurs, le nouvel attaquant du Real
Madrid devra retrouver physique et moral si les vice-champions du monde
veulent aller loin.
Les
Bleus devront aussi compter sur un rival de poids avec l’Angleterre.
Finalistes en 2021, les « Three Lions » arrivent en Allemagne bardés
d’ambitions et portés par des individualités exceptionnelles,
symbolisées par le milieu prodige du Real Madrid Jude Bellingham (20
ans), le prolifique attaquant Harry Kane ou les deux feux-follets de
Manchester City Phil Foden et Jack Grealish.
Mais
si une équipe a les capacités de déjouer les plans des ogres français
et anglais, c’est bien l’Allemagne. Devant son public, la Mannschaft
risque d’être redoutable et très difficile à manoeuvrer.
Après
une campagne de matches amicaux catastrophique en 2023, l’arrivée aux
commandes de Julian Nageslmann à la place d’Hansi Flick a changé la
donne et réveillé les Allemands, redevenus des aspirants à un quatrième
sacre continental, le premier depuis 28 ans. Leur succès éclatant contre
la France en mars à Lyon (2-0) en a été la démonstration saisissante.
« J’ai
le sentiment que l’on peut gagner le tournoi », a lancé, confiant, le
sélectionneur en dévoilant sa liste de joueurs le 16 mai.
Miraculée
des qualifications après avoir déjà manqué les deux dernières Coupes du
monde, l’Italie, tenante du titre, ne bombe en revanche pas le torse et
devra déjà sortir vivante du groupe de la mort avec l’Espagne, la
Croatie et l’Albanie.
Le
format du premier tour, qui permet aux deux premiers des six groupes et
aux quatre meilleurs troisièmes de se qualifier pour les huitièmes,
devrait néanmoins épargner une mauvaise surprise aux grandes nations. En
2016, le Portugal de Cristiano Ronaldo, toujours là à 39 ans, avait
terminé troisième de sa poule, ce qui ne l’avait pas empêché de soulever
la coupe en battant la France en finale au Stade de France (1-0 a.p.).