C1: Wembley attend ses finalistes, le favori Real et l’outsider Dortmund
L’Europe du football trépigne d’impatience à
quelques heures de la finale de la Ligue des champions opposant le Real
Madrid, grandissime favori samedi à Wembley avec ses quatorze titres et
sa pléiade de stars, à l’outsider Borussia Dortmund, bien moins habitué à
ces sommets étoilés.
« Le
roi d’Europe cherche à donner encore plus d’éclat à sa légende
éternelle », écrit samedi Marca, le quotidien sportif madrilène, avec en
première page une photo du maillot blanc du Real floqué de l’inscription
« En route pour le 15e ».
En
face, Dortmund rêve de déjouer les pronostics et d’offrir à ses
fervents supporters jaune et noir un deuxième titre européen, vingt-sept
ans après celui de 1997 contre la Juventus.
« C’est
le match le plus important, et le plus dangereux aussi », a résumé Carlo
Ancelotti, l’entraîneur du Real Madrid aux six titres en C1, deux comme
joueur et quatre sur le banc.
Jusqu’ici,
l’Espagnol Nacho et l’Allemand Emre Can, brassards au bras, ont déjoué
toutes les embuches pour mener leurs troupes jusqu’à Londres et espérer
soulever les 73,5 centimètres et 7,5 kilos du trophée suprême.
L’ancien
propriétaire, Manchester City, s’est fait faucher en quarts de finale
par l’éternel Real, maître de la compétition avec 17 finales disputées,
14 titres et seulement trois échecs, dont le dernier en 1981.
Les
« Merengues » disposent d’une expérience incomparable, d’une redoutable
attaque à trois lames (Bellingham, Rodrygo et Vinicius) et d’une
« confiance » inébranlable, un mot qu’ils ont répété à de multiples
reprises vendredi face aux médias.
– « Un peu de peur » –
Il
y aura tout de même « des émotions » à maîtriser, « un peu de peur » parmi
les joueurs, « mais la peur est une chose importante pour faire les
choses bien », a lancé Ancelotti avec son flegme légendaire.
Le
Real Madrid ne peut pas décoller son étiquette de favori après avoir
marché sur la concurrence durant une saison éclatante, seulement
entachée par deux défaites en 54 rencontres, à chaque fois contre
l’Atlético.
L’exercice
a été plus laborieux en général pour le Borussia, cinquième en
Bundesliga, son pire classement en près d’une décennie. Mais le club de
la Ruhr s’est sublimé à chaque fois que l’hymne européen a retenti.
Il
a d’ailleurs éliminé l’Atlético en quarts de finale, après avoir dominé
le « groupe de la mort » (Paris SG, AC Milan, Newcastle) à l’automne,
avant de faire chuter le PSG de Kylian Mbappé au printemps.
Le
Real, « adversaire ultime », a certes « l’étiquette de favori, mais on
s’en moque. Nous n’avons pas été favoris contre l’Atlético, nous n’avons
pas été favoris contre Paris », a lancé l’entraîneur Edin Terzic. « Une
finale ne se joue pas mais se gagne. Notre but est de soulever la
Coupe ».
– Sécurité renforcée –
Les
Allemands n’ont pas la surface financière du Real, ni le clinquant de
leur effectif doré, mais pas question pour eux de se présenter en
victime expiatoire.
« Il
n’y a rien de plus grand en Ligue des champions, rien qu’avec leur
histoire », reconnaît Julian Brandt. Mais, s’est empressé d’ajouter
l’attaquant, « si on n’y croit pas, on aurait pu rester à Dortmund. On a
cette croyance et on veut la transposer sur le terrain ».
Au
rayon des individualités, ils ont avec Gregor Kobel un gardien aux
mains d’or, des arguments offensifs portés par Jadon Sancho, et les
vieux briscards Mats Hummels et Marco Reus, survivants de la finale
perdue en 2013 contre le Bayern.
Les Jaune et noir seront en outre soutenus par leurs supporters passionnés, un supplément d’âme à ne pas négliger.
« Ça
ne sera pas seulement jaune, mais bruyant et c’est ce dont on a besoin.
On a besoin que tout le monde vienne avec la croyance que quelque chose
de grand est possible et on va tout mettre en place pour que ça
devienne réalité », avance Terzic.
La
fédération anglaise (FA), hôte de la finale, a mis les moyens humains
et financiers pour éviter tout couac d’organisation, trois ans après les
tentatives d’intrusion survenues en marge de la finale de l’Euro
opposant l’Angleterre à l’Italie.
« Nous
avons tiré des leçons et des mesures supplémentaires ont été mises en
place », a affirmé Chris Bryant, un de ses dirigeants.