Comment les Etats-Unis ont aidé à stopper l’attaque iranienne contre Israël
L’attaque sans
précédent de l’Iran contre Israël à l’aide de centaines de drones et
missiles a constitué le point culminant de deux semaines de tensions,
durant lesquelles Washington a déployé des efforts considérables pour
éviter que la région ne s’embrase.
Les
appareils américains ont abattu plusieurs dizaines de drones et
missiles durant l’attaque de samedi, largement attendue alors que
Téhéran ne cessait de menacer de répondre à la frappe israélienne qui
avait visé son consulat à Damas au début du mois, entraînant la mort de
deux hauts responsables des Gardiens de la Révolution.
Washington a précisé dimanche son rôle dans l’enchaînement de ces derniers jours.
– Durant l’attaque iranienne –
Une
centaine de missiles balistiques de moyenne portée, plus de 30 missiles
de croisière et au moins 150 drones d’attaque ont visé Israël depuis
l’Iran, selon un responsable militaire américain.
Deux
navires américains présents dans la région, l’USS Arleigh Burke et
l’USS Carney, ont détruit une demi-douzaine de missiles avant que des
avions n’entrent en action, détruisant à leur tour plus de 70 drones
iraniens. Une batterie de missiles Patriot a abattu non loin de la ville
irakienne d’Erbil, dans le Kurdistan, un autre missile de croisière.
Le
président américain Joe Biden a passé la soirée de samedi à suivre les
événements en direct dans la célèbre « Situation Room », la salle de crise
de la Maison Blanche.
« Nous
estimons que plus d’une centaine de missiles étaient en approche en
même temps, à un moment donné. Les résultats des mesures défensives
étaient bien entendu peu clairs jusqu’à ce que tout soit fini », a
affirmé un responsable présent sur place, pour décrire l’atmosphère de
tension.
– Le détonateur –
L’attaque
iranienne se veut une réplique à la frappe menée par Israël le 1er
avril contre le consulat de Téhéran à Damas, dans laquelle avaient péri
sept membres des Gardiens de la Révolution, dont deux généraux. L’Iran a
aussitôt affirmé que la frappe ne resterait pas sans réponse.
Des
hauts responsables américains avaient été tenus informés de l’attaque
de Damas à l’occasion d’une visite de l’ambassadeur et de l’attaché
militaire israélien à la Maison Blanche, selon un responsable de
l’administration américaine.
« Nous n’avons pas participé à cette frappe mais nous savions qu’elle aurait des conséquences », a-t-il ajouté.
Les
jours suivants, le président Biden a demandé au gouvernement de
« défendre Israël autant que faire se peut » et de s’assurer que les les
moyens le permettant étaient déployés, selon une directive partie de
Washington.
– Préparations américaines –
Avant
l’attaque iranienne, les responsables américains, notamment le
secrétaire à la Défense Lloyd Austin et le secrétaire d’Etat Antony
Blinken, sont restés « en contact permanent » avec Israël ainsi qu’avec
d’autres pays de la région.
Le
général Erik Kurilla, à la tête du commandement militaire en charge du
Proche-Orient, s’est rendu à plusieurs reprises sur place, apportant des
informations en temps réel tout en assurant la coordination avec Israël
et les autres partenaires régionaux.
Les
Etats-Unis étaient également en contact avec l’Iran, via « une série de
communications directes relayées par la Suisse », a ajouté un responsable
américain.
Des
troupes supplémentaires ont également été déployées dans la région
« pour renforcer la dissuasion régionale et la protection des forces
américaines », selon le département de la Défense.
– Et maintenant? –
Depuis
le le début du conflit à Gaza, consécutif à l’attaque du Hamas dans le
sud d’Israël le 7 octobre, l’objectif des Etats-Unis est d’éviter la
contagion dans la région, et Washington cherche à tout prix à faire
baisser les tensions.
« Nous
ne participerons à aucune action potentielle de leur part », a insisté
un responsable américain, interrogé sur les possibles réponses d’Israël
aux attaques de ce weekend, « nous ne nous voyons pas nous y impliquer ».
Israël
a de son côté « été clair avec nous sur le fait qu’ils ne veulent pas
d’une escalade avec l’Iran », a poursuivi ce responsable. Mais selon lui,
« la grande question n’est pas seulement de savoir si Israël va agir,
mais aussi ce qu’il va choisir de faire ».