Bénin : Et si Patrice Talon faisait comme Macky Sall et Ouattara ?
Au Bénin, le pardon n’a jamais été aussi rare dans
le lexique d’un chef d’État. En décembre dernier, les opposants Reckya
Madougou et Joël Aivo ont bouclé deux ans de prison. Les plaidoyers des
différentes figures politiques auprès du président Talon pour obtenir
leur libération n’ont jamais fait mouche.
Le
locataire du Palais de la Marina reste inflexible. On se souvient
encore de la réponse catégorique qu’il a servie à son prédécesseur en
novembre 2023, quand ce dernier l’a prié de libérer les « prisonniers
politiques » à l’instar de Reckya Madougou.
«
Monsieur le Président Boni Yayi, je vous ai déjà dit que je ne compte
pas gracier Reckya Madougou », lui a-t-il lancé en le regardant droit
dans les yeux. Pour l’ex-magnat du coton, les « acteurs politiques »
doivent rendre « compte de leurs actes ». « Laissons un code à la
République. Parfois le pardon peut être une faute », a-t-il poursuivi.
Et pourtant…
Et
pourtant, dans les autres pays de la sous-région comme la Côte d’Ivoire
et le Sénégal, les dirigeants font preuve de pardon. Fin février 2024,
le président ivoirien Alassane Ouattara a gracié plusieurs opposants,
dont des pro-Gbagbo et des pro-Soro. Parmi ceux-ci figurent, par
exemple, le général Dogbo Blé, ex-haut gradé des forces armées sous le
régime Gbagbo, et Souleymane Kamagaté alias « Soul to Soul », bras droit
de Guillaume Soro, ex-président du Parlement ivoirien.
Soul
To Soul avait écopé de 20 ans de prison en 2021 tout comme l’opposante
béninoise Reckya Madougou. La justice ivoirienne l’avait reconnue
coupable de « complot » et « tentative d’atteinte contre l’autorité de
l’État ». Alassane Ouattara a gracié ces hommes pour renforcer la
cohésion nationale. Pourquoi Patrice Talon ne peut-il pas en faire
autant ?
Pourquoi Patrice Talon ne peut-il pas en faire autant ?
Au
Sénégal, le président Macky Sall a carrément initié un projet de loi
d’amnistie pour libérer ses plus farouches opposants, en l’occurrence
Ousmane Sonko et Bassirou Diomaye Faye.
Il
faut, semble-t-il, que le chef de l’État béninois fasse comme Ouattara
et Macky Sall pour justement renforcer la cohésion nationale au Bénin.
Le pardon n’est pas une faute.