Le ministre wallon en charge de l’Aménagement du territoire, Willy Borsus, a peu goûté les propos tenus jeudi dans Le Soir par Fawaz Al Bitar, le directeur général de la fédération des énergies renouvelables Edora. Ce dernier y dénonce notamment la “dynamique de clocher” imposée par le ministre “qui fait systématiquement primer les intérêts locaux sur les intérêts régionaux”. Rédaction 08-02-24, 12:16 Dernière mise à jour: 12:22 Source: Belga

“Ces déclarations sont méprisantes pour les citoyens, pour les Villes et Communes, pour les associations et plus largement pour tous les territoires, notamment ruraux”, a réagi Willy Borsus.

“Il faut clairement être ambitieux en ce qui concerne la transition, la réponse au défi climatique et le déploiement du renouvelable – et nous le sommes, avec 41 mâts supplémentaires en 2023, pour une puissance totale de 137 MW – mais couvrir la Wallonie d’éoliennes sans tenir compte de l’opinion des citoyens, des aspects paysagers, forestiers, touristiques et patrimoniaux serait une aberration”, a-t-il asséné.

Pour le ministre, “si l’on organise des réunions d’information préalable, des enquêtes publiques et des études d’incidence environnementale dans les procédures de demande de permis, c’est évidemment pour en tenir compte.”

“Et c’est mon rôle de faire la balance entre les différents enjeux relevant de l’aménagement du territoire, des objectifs de production d’électricité renouvelable et du cadre de vie de nos concitoyens que ce soit le respect d’une distance suffisante aux habitations ou de la préservation des paysages”, a-t-il conclu.

Jeudi matin, Edora a salué l’augmentation de capacité nette de l’éolien wallon de 125 mégawattheures (MW) en 2023 tout en déplorant que cela reste “insuffisant pour répondre aux objectifs régionaux”. “Force est de constater que le nombre de contraintes à l’implantation éolienne reste considérable”, a pointé la fédération en appelant une nouvelle fois le gouvernement wallon à agir “pour assurer une relance structurelle et durable du secteur éolien”.

L’éolien wallon a poursuivi son développement en 2023, mais reste “insuffisant” pour Edora

L’augmentation de capacité nette de l’éolien wallon a été de 125 mégawattheures (MW) en 2023, mais cela reste “insuffisant pour répondre aux objectifs régionaux”, regrette jeudi Edora, la fédération des énergies renouvelables. Une installation annuelle nette de plus de 150 MW est nécessaire, selon Edora, pour atteindre les objectifs wallons de production de 6.200 GWh/an en 2030.

En 2023, 41 mâts éoliens ont été érigés en Wallonie (137 MW) pour huit démantelés (12 MW), permettant l’augmentation de capacité nette de 125 MW. Cela porte la puissance totale du parc éolien wallon à 1.422 MW, soit de quoi générer l’équivalent de la consommation électrique annuelle de plus de 750.000 ménages, illustre Edora.

La fédération des énergies renouvelables indique par ailleurs qu’à l’échelle de la Belgique, “l’année 2023 a enregistré l’installation de 60 éoliennes terrestres (203 MW) amenant, avec les installations offshores, le parc éolien belge à 5.493 MW (couvrant plus de 15% de la consommation électrique belge)”.

Edora regrette toutefois que le secteur fasse face à “une insécurité” juridique croissante”, “illustrée par les 680 MW de permis éoliens octroyés mais actuellement bloqués, généralement depuis plusieurs années, au niveau du Conseil d’Etat, par une poignée d’opposants”. Pour la fédération, “ces projets permettraient, s’ils étaient libérés, de produire l’équivalent de la consommation électrique annuelle de 350.000 ménages”.

Malgré les actions du fédéral et de la Wallonie, “force est de constater que le nombre de contraintes à l’implantation éolienne reste considérable”, déplore Edora qui appelle le gouvernement wallon à agir “pour assurer une relance structurelle et durable du secteur éolien”.