Guerre en Ukraine : l’armée russe est en position de force près de Koupiansk, selon l’armée ukrainienne
L’armée
russe est en position de supériorité numérique et matérielle dans le
Nord-Est, a déclaré Oleksandre Syrsky, commandant de l’armée de terre
ukrainienne. Il évoque des combats «compliqués».
L’étau
russe qui se resserre sur Koupiansk, un drone abattu dans la banlieue
de Moscou, les déclarations du Kremlin sur les nouvelles sanctions
européennes… Le Figaro fait le point sur la guerre en Ukraine ce mardi
19 décembre.
L’armée russe en position de force autour de KoupianskL’Ukraine
a affirmé mardi que l’armée russe était en «supériorité» en termes
d’armes et d’effectifs autour de Koupiansk, dans le nord-est du pays, y
jugeant la situation «compliquée». Cette ville avait été occupée dès les
premiers jours de l’invasion russe du 24 février 2022. En septembre de
la même année, la ville et sa région de Kharkiv ont été libérées au
terme d’une offensive ukrainienne surprise.
Les
combats restent depuis féroces et les forces russes, confortées par
l’échec de la contre-offensive estivale de l’Ukraine, sont à l’offensive
depuis l’été autour de Koupiansk. «La situation est compliquée», a jugé
mardi Oleksandre Syrsky, commandant de l’armée de terre ukrainienne.
«Nous
devons nous battre alors que l’ennemi est en supériorité, tant au
niveau de l’armement que des effectifs», a-t-il expliqué sur Telegram,
assurant toutefois que ses hommes tenaient bon. L’Ukraine réclame à ses
alliés davantage d’armes et de munitions, mais le soutien occidental
montre des signes de ralentissement en raison de tensions internes aux
États-Unis et au sein de l’Union européenne.
De
son côté, le ministère russe de la Défense a dit avoir repoussé huit
attaques ukrainiennes autour de Koupiansk. Il a également affirmé que
ses soldats accentuaient leur pression autour de la ville de Bakhmout,
prise par Moscou au prix d’une bataille sanglante à l’été.
Selon
l’Institute for the Study of War (ISW), centre de réflexion basé aux
États-Unis, les forces ukrainiennes sont obligées de rationner les
munitions. En parallèle, Kiev a dit avoir abattu deux drones russes dans
une région de l’ouest du pays, tandis que Moscou a déclaré en avoir
détruit quatre au-dessus des régions russes de Briansk et de Kalouga.
La défense aérienne russe a abattu un drone en banlieue de MoscouLa
défense aérienne russe a abattu mardi un drone d’attaque en banlieue de
Moscou, a annoncé le maire de la capitale russe sans préciser si
l’appareil avait été lancé depuis l’Ukraine ou de l’intérieur de la
Russie.
Le
ministère russe de la Défense, faisant écho au maire de Moscou, a
indiqué que le drone avait été abattu dans le district d’Odintsovo, à
l’ouest de la capitale russe, imputant l’attaque «au régime de Kiev».
«Il n’y a pas de dégâts ni de blessés sur les lieux de la chute des
débris», a indiqué pour sa part sur Telegram, Sergueï Sobianine, le
maire de la capitale russe.
Quelques
minutes plus tôt, l’aéroport moscovite de Vnoukovo, dans cette même
zone géographique, avait indiqué restreindre le trafic aérien sans
donner d’explication. L’Ukraine a développé des drones ayant une portée
de plusieurs centaines de kilomètres, mais assure aussi que des
appareils sont lancés depuis le territoire russe.
Des
attaques de drones en territoire russe, très loin du front ukrainien,
s’étaient multipliées l’été passé, alors que Kiev lançait une grande
contre-offensive pour libérer ses territoires occupés. Celle-ci a
finalement échoué et les attaques de ces engins chargés d’explosifs sont
devenues plus rares.
Le Kremlin compte «contourner » les nouvelles sanctions européennes
Le
Kremlin a prévenu ce mardi que la Russie allait «contourner» les
nouvelles sanctions européennes sur le lucratif commerce de diamants,
que l’UE voit comme une source de financement de son offensive en
Ukraine.
Les
pays occidentaux ont adopté un nombre important de sanctions
économiques contre Moscou depuis le début de son attaque en Ukraine, il y
a bientôt deux ans. L’Union européenne a adopté lundi un douzième
paquet de mesures de ce type, interdisant notamment l’importation de
diamants russes. Cela concerne les diamants naturels ou synthétiques et
les bijoux dès janvier, ainsi que les diamants russes taillés dans
d’autres pays à partir de septembre 2024.
Le
porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a estimé que l’interdiction était
«prévisible», et que le secteur s’y était «préparé». «Je pense qu’il y a
des possibilités de contourner ces sanctions. Il y en a, et elles
seront mises en œuvre (…) pour garantir nos intérêts», a-t-il ajouté.
Le président Vladimir Poutine martèle régulièrement que ces sanctions
échouent à mettre à genoux l’économie de la Russie, pointant la
croissance du PIB. Mais l’inflation est élevée, et l’État avec ses
commandes militaires porte l’industrie, tandis que le pays fait face à
des pénuries de main-d’œuvre avec l’envoi de centaines de milliers
d’hommes sur le front et quantité d’autres ayant fui le pays.