Réintégration d’Ousmane Sonko sur les listes électorales: Alioune Tine applaudit, mais…
La messe jubilatoire en l’honneur de la réintégration d’Ousmane Sonko sur les listes électorales se poursuit. À l’instar de nombreuses personnalités politiques et de la société civile, Alioune Tine a applaudi au prononcé du délibéré du tribunal d’instance Dakar qui rétablit le leader de Pastef dans ses droits. Mais le fondateur d’Afrikajom Center, qui perçoit cette décision comme «une fenêtre d’opportunités» à élargir, a lancé un appel aux responsables politiques du pouvoir comme de l’opposition à emboîter le pas à ces magistrats qui ont résisté «face aux doutes et aux interrogations sur la solidité de l’État de droit».
Voici l’intégralité de la tribune qu’il a publiée sur le réseau social X.
« Le
Sénégal, comme le roseau, plie, mais ne rompt pas. La décision de
justice du tribunal hors classe de Dakar en confirmant la décision du
juge de Ziguinchor autorisant la réinscription de Ousmane Sonko sur les
listes électorales vient d’ouvrir une sacrée fenêtre d’opportunité par
rapport à la crise préélectorale portant sur la question de
l’éligibilité. Des magistrats qui résistent face aux doutes et aux
interrogations sur la solidité de l’État de droit, des droits
fondamentaux de la personne face à la toute-puissance de l’état et qui
méritent notre respect. Il faut élargir autant que faire se peut la
fenêtre d’opportunités pour que ce pays- roseau traverse par le génie
exceptionnel de son peuple les défis et menaces en tous genres qui se
dressent face à lui. L’administration doit suivre, les politiques
responsables de l’état et l’opposition doivent suivre.
La
construction de la démocratie, de l’état de droit et des droits humains
est une responsabilité qui nous incombe à tous. C’est la responsabilité
première de l’état qui est lié par ses obligations internationales.
C’est aussi la responsabilité des citoyens. Les débats difficiles, et
durs montrent l’existence d’une remontée collective. La baisse des
violences et tensions lors des procès de Sonko, montre aussi que le pays
bouge dans le bon sens dans la formation d’un citoyen libre et
responsable qui a le souci de l’état de droit. Tout ça se consolide par
les assemblées de paroles où l’on construit du consensus sur le lien
national et le lien social. Enfin le dialogue de la dernière chance,
réconcilier les Sénégalais après les affrontements qui ont fait couler
du sang, qui ont fait souffrir et continuent à faire souffrir des
citoyens sénégalais détenus pour leurs opinions.
Libérer
et faire dans la concorde et l’unité contre les défis et les menaces
multiformes, internes, externes et technologiques. La présidentielle de
2024 est et doit être une opportunité pour engager avec rigueur le grand
débat sur les réformes indispensables à la consolidation de l’état, de
la Nation, de la coexistence entre citoyens, préalables à la
consolidation de la démocratie et de l’état de droit. Consolider la
gouvernance transparente et participative, lutter collectivement pour
éradiquer la corruption et la pauvreté.