Guinée-Bissau : Des députés « gazés » par la police aux portes du Parlement
Situation tendue ce
mercredi 13 décembre devant le Parlement bissau-guinéen. La police a
fait usage de gaz lacrymogène pour disperser certains députés qui
tentaient d’accéder au sein de l’hémicycle.
Pendant
une trentaine de minutes, ces agents de la Police d’intervention rapide
(PIR) ont lancé des grenades lacrymogènes sur les routes menant au
siège du Parlement, informe l’Agence de presse portugaise Lusa.Un coup d’État constitutionnel, selon l’opposition
Armando
Mango, le porte-parole des députés de l’opposition qui tentaient
d’accéder à l’édifice, a condamné l’acte posé par la police. Pour lui,
gazer les parlementaires est totalement « illégale ». Il faut tout de
même rappeler que le président bissau-guinéen Umaro Sissoco Embalo
avait déjà dissous l’Assemblée nationale début décembre, invoquant une
grave crise institutionnelle après les échanges de tirs entre les
éléments de la garde nationale et les forces spéciales.
Mais
du côté du Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du
Cap-Vert (PAIGC), formation politique qui contrôle le parlement, cet
acte n’est rien d’autre qu’un coup d’État constitutionnel.
« Nous avons été accueillis par des gaz lacrymogènes »
Un
peu comme pour protester contre la décision, le président de
l’Assemblée nationale et de la Plateforme alliance inclusive (PAI-Terra
Ranka), Domingos Simoes Pereira, a appelé les 54 députés de son parti à
reprendre les travaux parlementaires ce mercredi. C’est en réponse à
cet appel qu’ils se sont présentés dans la matinée devant le siège de
l’Assemblée nationale. La police qui tenait à faire respecter l’acte
présidentiel a fait usage de gaz lacrymogène pour les disperser. Ils ne
sont pas pour autant découragés.
«
Ce qui se passe est une tentative de dissoudre le Parlement, qui doit
(quand même) poursuivre son travail. C’est ce qui nous a amenés ici.
Nous avons été accueillis par des gaz lacrymogènes, mais cela ne nous
surprend pas, car nous sommes déterminés à représenter notre peuple
parce que nous sommes convaincus que l’État de droit démocratique doit
régner dans ce pays » a déclaré Armando Mango, porte-parole des 54
députés de l’opposition.