Coups d’Etat : Le « tacle » de Macky Sall aux putschistes
En Guinée, au Mali, au Burkina et au Niger, dans tous ces pays de l’Afrique règnent des putschistes. Le président Macky Sall, qui n’a jamais caché son aversion pour les coups d’Etat, a encore évoqué la question dans son entretien avec «Jeune Afrique».
«Ce
n’est pas parce que des foules vous acclament dans les rues de la
capitale que vous êtes réellement populaires. Les présidents déchus
aussi avaient des partisans qui les applaudissaient dans leurs
meetings», a déclaré Macky Sall dans les colonnes de « JeuneAfrique »,
parlant des présidents putschistes de la sous-région.
Évoquant
les facteurs qui expliquent cette résurgence des coups d’État en Afrique
de l’Ouest, Macky Sall souligne que dans tous les pays touchés par les
putschs, il y a eu régulièrement des interruptions de l’ordre
constitutionnel depuis les indépendances. «À chaque fois, on dit : ‘‘Il
faut aller immédiatement aux élections’’, mais ce n’est visiblement pas
la solution», concède-t-il.
«On l’a vu au Mali, avec Ibrahim
Boubacar Keïta, ou au Burkina, avec Roch Marc Christian Kaboré, tous
deux élus après des processus de transition post-putsch. Aucun n’a pu
terminer son mandat. Au Niger, le président Mohamed Bazoum aussi a été
élu après Mahamadou Issoufou, qui a quand même pu, lui, aller au terme
de ses deux mandats. Je me souviens d’ailleurs d’une discussion avec ce
dernier, qui craignait en permanence un coup de force», révèle le
président sénégalais.
Pour lui, la crise du terrorisme au Sahel,
est pour beaucoup dans cette instabilité. Car, explique-t-il, quand des
militaires meurent au front, «on a tôt fait d’accuser le pouvoir en
place d’être faible ou de ne pas donner assez de moyens aux soldats». De
ce fait, «les gens pensent parfois que la voie militaire est la mieux
indiquée».
Pour réduire ces coups de force, Macky Sall estime
qu’il ne faut pas que les acteurs politiques eux-mêmes poussent les
militaires à prendre le pouvoir. De son avis, les militaires doivent
aussi «refuser d’exercer le pouvoir politique».