Des conversations et échanges de SMS révélés ce mercredi entre Marie Arena et Antonio Panzeri, figure centrale du Qatargate, accablent la députée européenne socialiste.

Les quotidiens La Libre et Sudinfo dévoilent ce mercredi le contenu d’un document jusqu’ici confidentiel. Il s’agit d’un PV de police de 11 pages reprenant des informations issues d’une note de la Sûreté de l’État.

Que contient-il au juste? Des extraits d’échanges téléphoniques et écrits entre Marie Arena et Antonio Panzeri, l’ancien eurodéputé soupçonné d’être à l’origine du scandale de corruption au Parlement européen.

Les échanges concernent plusieurs pays – dont le Qatar et le Maroc – et semblent démontrer que l’eurodéputée PS a joué un rôle proéminent dans cette affaire. Elle est citée comme “faisant partie du quadriumvirat Cozzolino/Moretti/Arena/Tarabella pour la résolution de problèmes en faveur du Qatar”. Elle aurait aussi été “citée et partie prenante” lors “des calculs de rémunérations du Qatar pour le travail réalisé par Panzeri”.

Selon le PV, Marie Arena semble travailler en étroite collaboration avec Panzeri, qui lui donne des conseils, instructions et organise son agenda et ses déplacements. Il la somme même de rester dans la sous-commission “droits de l’homme” du Parlement Européen, “pour les raisons que l’on connaît”. Elle répond: “Je sais. Mais ils doivent savoir que je peux tout faire mais pas tout accepter”.

En mai 2022, elle effectue d’ailleurs un voyage au Qatar en compagnie de Panzeri et Figa Talamanca, lobbyiste bruxellois également soupçonné de corruption. Selon le document, Panzeri aurait reçu plusieurs cadeaux de la part des autorités qataries, notamment une Rolex et un collier, qu’il aurait offerts à Marie Arena. Petit bonus: une place à la Coupe du Monde de football pour le fils de l’eurodéputée socialiste.

Selon le document, il est également question de sommes d’argent importantes détenues par Arena, sans les enquêteurs puissent établir clairement l’exactitude des chiffres. “Si tu es là, alors je ramasse plus d’argent”, lui aurait dit Panzeri lors d’un déjeuner à Bruxelles en août 2022, provoquant les rires de Marie Arena.

À noter: les notes de la Sûreté ne constituent pas une preuve en soi mais peuvent aiguiller les enquêteurs dans leurs investigations.