Préparation et réponse aux épidémies : Comment prendre les devants ?
Les systèmes de santé, sur le plan préventif, sont légèrement en retard. Au Sénégal, on a beaucoup investi dans le curatif, c’est-à-dire tout ce qui est soin. Pourtant, l’apparition de nouvelles maladies, les menaces et surtout les pandémies ont démontré qu’il faut accélérer le pas pour hisser la prévention à un niveau d’efficacité.
« Quand on parle de préventionniste, on parle de système préventif globalement. C’est le système de santé publique sur le plan des vaccins, de la surveillance, de la détection de la maladie, etc. Ces aspects préventifs doivent être mis en avant. Il faut savoir que le monde est devenu globalisé, c’est devenu un village. Il faut tout faire pour que le préventif soit mis en avant devant le curatif », a expliqué le docteur Mamadou Ndiaye, Directeur de la Prévention.
Il s’exprimait dans le
cadre du Sommet annuel des Africa Healthcare Awards co-organisé par
Zénith Global Health, dont le thème est « Préparation et réponse aux
pandémies : Ce que cela signifie pour le secteur de la santé en Afrique
».
Il
note tout de même que des efforts sont faits par le Sénégal dans ce
domaine, même s’il reste encore des défis à relever. « Aujourd’hui,
dans les 79 districts sanitaires du Sénégal, dans les 14 régions, à la
tête de chaque entité, il y a un ou deux médecins de santé publique. Au
niveau du ministère de la Santé également, la plupart des directions
ont des médecins de santé publique. Le Sénégal a commencé à mailler le
système de santé publique, mais le district ou la région seulement
n’est pas suffisant. Et même au niveau communautaire, les postes de
santé, des infirmiers, par exemple, doivent avoir des compétences en
santé publique », renseigne le directeur de la Prévention.
Et
de préciser : « Le Sénégal a commencé, depuis ces 15 dernières années,
à miser beaucoup sur le plan de la santé publique. Mais on doit aller
plus loin. Même dans les hôpitaux, il faut en disposer. Cela à côté des
activités curatives. Il y a des formations ad hoc, c’est la formation de
l’épidémie préventive pour aider aux investigations des épidémies ».
Selon
lui, « ceux qui dirigent un service curatif dans un hôpital doivent
avoir des connaissances et des compétences en santé publique. Parce que
même si vous êtes dans un service de maladie infectieuse, vous devez
avoir des collaborateurs ou dans votre équipe de santé publique pour
essayer d’arrêter la propagation de l’infection ou une épidémie qui est
en train de menacer à travers les malades que vous recensez ; ce qui
permettra d’alerter le système de santé ».
Dans
la même dynamique, Mary Akangbe, fondatrice de Zenith Global, explique
que Dakar est un épicentre pour la santé, d’où la collaboration pour
établir les meilleurs moyens de soins en Afrique. « Cela permettra de
faire le point entre les gens qui font médecine et chirurgie, la
recherche et ceux qui sont dans l’éducation, tout ce qui est infirmerie
et spécialité », dit-elle.