L’armée israélienne a rendu publiques dimanche des images montrant, selon elle, des membres du Hamas tirant depuis un hôpital de Gaza et d’autres exposant l’existence d’un site de lancement de missiles situé à 75 mètres d’un hôpital sous lequel se trouvent des tunnels du Hamas.
L’armée israélienne est régulièrement mise en cause, notamment par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et l’ONU depuis qu’elle est entrée en guerre contre le Hamas, pour ses bombardements sur ou à proximité d’infrastructures de santé de la bande de Gaza où se trouvent de nombreux civils, notamment des déplacés qui y trouvent refuge.

L’un des cas exposés lors d’une présentation à la presse de ces images issues de documents des services de renseignement concerne un hôpital de Gaza dont la construction a été financée par le Qatar.
Les images montrent, selon le porte-parole de l’armée israélienne Daniel Hagari, « des terroristes du Hamas tirer sur des soldats depuis l’intérieur de l’hôpital ».
La vidéo a été tournée, selon la même source, lors de l’opération terrestre conduite par les forces israéliennes pour « anéantir le Hamas » dans la bande de Gaza d’où le mouvement islamiste a lancé son attaque meurtrière contre Israël le 7 octobre.
Un tunnel était également « utilisé pour des infrastructures terroristes dans l’hôpital qatari », a dit M. Hagari.
Dans un second cas, qui concerne l’hôpital indonésien, au nord de Gaza, l’établissement a été construit sur des « avant-postes terroristes » du Hamas et dissimule sous terre « un centre de commandement » de l’organisation, a affirmé le porte-parole, photos à l’appui.
Il a également présenté des preuves, selon l’armée, de l’existence d’un site de lancement de missiles situé à 75 mètres de cet hôpital.
« Ils savent pertinemment que si Israël lance une attaque aérienne sur cette base de lancement, l’hôpital sera endommagé », a-t-il dit, dénonçant « l’utilisation cynique des hôpitaux » par le Hamas.
Vendredi, l’armée a annoncé avoir frappé une ambulance devant l’hôpital al-Shifa, le plus grand de Gaza, affirmant qu’elle était « utilisée » par le Hamas. Ce bombardement a fait 15 morts et 60 blessés.
Le gouvernement du Hamas a catégoriquement démenti ces allégations, accusant Israël de s’en servir comme prétexte pour cibler les hôpitaux. Il s’est dit prêt dimanche soir à recevoir « une commission d’enquête internationale » pour inspecter les hôpitaux et s’assurer qu’ils ne sont pas utilisés à des fins militaires.
Les tunnels mis en exergue par l’armée sont un réservoir de carburant dans un cas, une pièce souterraine dans l’autre, a affirmé le Hamas.
Le porte-parole israélien a également présenté un enregistrement audio qui prouve, selon lui, que le Hamas vole du carburant dans les hôpitaux. Les quantités de carburant amenées dans les hôpitaux de Gaza sont comptées au litre près par les organisations internationales, a répliqué le Hamas, en rejetant cette accusation.
Selon le dernier bilan du Hamas dimanche, 9.770 personnes, dont 4.800 enfants et 2.550 femmes, ont été tuées dans la bande de Gaza dans les bombardements de représailles d’Israël.
Selon les autorités israéliennes, au moins 1.400 personnes sont mortes côté israélien, en majorité des civils tués le jour même de l’attaque du Hamas.