Le Kremlin aurait ordonné aux autorités régionales russes de recruter principalement des “groupes marginalisés et vulnérables”, selon des informations rapportées par la plateforme journalistique IStories. Il s’agirait ainsi de migrants, chômeurs, criminels et débiteurs. “On a l’impression que Moscou cherche à se débarrasser de la strate inférieure de la société.”

IStories se base sur une missive du bureau présidentiel russe envoyée au district fédéral central russe. Des consignes claires adressées aux autorités régionales figureraient dans ce document qui n’a pas été vérifié de manière indépendante. Elles porteraient sur le recrutement militaire.

Depuis le 1ᵉʳ mars 2023, les autorités locales devraient ainsi se concentrer sur une certaine partie de la population russe, soit les “groupes marginalisés”. Une annexe du document apporterait des précisions quant aux citoyens visés par la missive. Une vingtaine de catégories spécifiques seraient ainsi citées: parmi celles-ci figurent les migrants, criminels, chômeurs et débiteurs, désignés comme prioritaires.

Pénurie de volontaires

“On a l’impression que Moscou cherche à se débarrasser de la strate inférieure de la société », a réagi un recruteur militaire anonyme dans les colonnes de IStories. “Ils n’en ont que faire de la qualité de l’armée. Et encore moins du sort des familles des recrues envoyées au front.”

Selon Serguei Krivenko, chef de l’ONG Citizen, Army & the Law, ce document ne met en lumière qu’une seule chose: l’armée russe peine à motiver les civils à s’engager dans la guerre. “Si tout se passait bien, et que les Russes signaient des contrats volontairement, alors le Kremlin n’aurait pas besoin de recourir à ce genre d’astuces », affirme Krivenko.