France : un enseignant poignardé à mort et deux blessés dans un lycée à Arras
Un homme a été interpellé après avoir tué un enseignant et blessé grièvement deux personnes dans un lycée du nord de la France ce vendredi. Une attaque qui intervient dans un contexte de crainte d’importation du conflit entre Israël et le Hamas en France, et près de trois ans jour pour jour après l’assassinat de Samuel Paty.
Un
homme armé d’un couteau a tué un professeur et fait deux blessés
vendredi 13 octobre dans un lycée d’Arras, dans le nord de la France, a
appris l’agence France-presse (AFP) auprès de la préfecture et de source
policière. Selon des sources policières, il aurait crié « Allah Akbar
».
Parmi les deux blessés figurent un agent de sécurité qui a été
atteint de plusieurs coups de couteau, et un enseignant, a indiqué une
deuxième source policière. Aucun lycéen n’a été blessé, selon une
première source policière. Les lycéens et le personnel du lycée ont été
confinés dans l’établissement.
Des vidéos circulant sur les
réseaux sociaux montraient un jeune homme, pantalon noir et veste grise,
se battre avec plusieurs adultes dans la cour de l’établissement,
visiblement arme à la main, avant de se diriger vers la porte de
l’établissement.
L’assaillant interpellé, fiché S
L’auteur
des faits a été interpellé par la police, a précisé le ministre de
l’Intérieur Gérald Darmanin sur X (anciennement Twitter).
Une opération de police a eu lieu au lycée Gambetta à Arras. L’auteur des faits a été interpellé par la police.
L’assaillant
présumé, Mohammed M., âgé de 20 ans, est d’origine tchétchène et fiché
pour radicalisation, selon des sources policières. Son frère a également
été interpellé à proximité d’un autre établissement scolaire, sans être
en possession d’une arme, selon les premières informations, a ajouté
une autre source policière.
L’auteur de l’attaque « faisait
l’objet d’un suivi actif » de la Direction générale de la sécurité
intérieure (DGSI) et avait été contrôlé jeudi « sans qu’aucune
infraction ne puisse lui être reprochée », a dit à l’AFP une source
renseignement. Un de ses frères avait lui « été interpellé à l’été 2019
par la DGSI dans le cadre d’un projet d’attentat déjoué puis de faits
d’apologie et est écroué », a encore dit cette source.
Le parquet
national antiterroriste (Pnat) a été saisi. Les investigations, aussi
ouvertes pour tentative d’assassinat en relation avec une entreprise
terroriste et association de malfaiteurs terroriste, ont été confiées à
la sous-direction antiterroriste de la direction nationale de la police
judiciaire (Sdat), service coordonnateur, à la direction nationale de la
police judiciaire (DNPJ) et à la Direction générale de la sécurité
intérieure (DGSI), précise le Pnat.
Trois ans après l’assassinat de Samuel Paty
Le président français Emmanuel Macron est arrivé à Arras peu avant 15 heures.
En
fin de matinée, l’Assemblée nationale a suspendu ses travaux en
solidarité avec les victimes, puis respecté une minute de silence en
début d’après midi pour exprimer leur solidarité « face à l’horreur » à
la reprise de leurs travaux.
L’horreur vient de frapper un lycée
d’#Arras. Mes pensées vont à la victime, aux blessés, à leurs familles.
J’apporte mon plein soutien à toute la communauté enseignante, aux
élèves. Merci aux forces de l’ordre et de secours mobilisées.
— Yaël Braun-Pivet (@YaelBRAUNPIVET) October 13, 2023
Ces
faits ont lieu presque trois ans jour pour jour après l’assassinat de
Samuel Paty, un enseignant de 47 ans décapité le 16 octobre 2020 près de
son collège de Conflans-Sainte-Honorine, en région parisienne, une
dizaine de jours après avoir montré à ses élèves des caricatures de
Mahomet lors de cours sur la liberté d’expression. L’assaillant de 18
ans, un réfugié russe d’origine tchétchène, avait été tué par la police.
Le
ministre de l’Éducation Gabriel Attal a demandé aux recteurs
d’académies de « prendre sans délai toutes les mesures » nécessaires
pour « renforcer la sécurité de tous les établissements » scolaires,
dans un message transmis au ministère.
Le ministère de
l’Intérieur a demandé de « relever très fortement le niveau de vigilance
sur l’ensemble des établissements scolaires ».
RFI