France : Annulation d’un vol Air France à cause des punaises de lit, le gouvernement tente de contenir l’émoi général
Les Jeux olympiques en tête, le gouvernement tente de rassurer face à l’angoisse suscitée par des signalements de punaises de lit, rapportés frénétiquement jusque dans les médias étrangers malgré l’absence de cas confirmés récemment par les opérateurs de trains et d’avions.
Les insectes suceurs de sang sont habitués des chambres mais les usagers des métros et des trains les craignent aussi, bien que RATP et SNCF assurent n’en avoir pas trouvés récemment.
Un vol Paris-New York
d’Air France a même été annulé mardi pour suspicion de punaises de
lit… Une fausse alerte, a indiqué Air France à l’AFP.
Pour convaincre le grand public, le ministre délégué aux Transports a demandé aux transporteurs d’être transparents.
« J’ai
demandé à l’ensemble des opérateurs de publier les données sur les cas
signalés, les cas avérés » et « les actions » mises en œuvre, a déclaré le
ministre, Clément Beaune, lors d’un point presse mercredi après avoir
réuni des entreprises de transport (dont l’aérien), martelant qu’il n’y
avait « pas de recrudescence » de la présence de punaises de lit dans les
transports publics.
Il y a une « préoccupation réelle », a insisté M. Beaune, mettant toutefois en garde contre « les fake news ».
Mais
au moment où la France, première destination touristique mondiale,
s’apprête à accueillir à Paris les JO en juillet 2024, le gouvernement
veut empêcher que l’événement soit « gâché par ce genre de mauvaise
publicité », a déclaré Clément Beaune sur France 5.
Aussi
le ministre a-t-il annoncé « une sorte de grand nettoyage de printemps,
en plus de tout ce qu’on fait aujourd’hui, pour que nos transports
publics, notamment en Ile-de-France, soient traités » avant les JO.
– « Zéro cas avéré » –En
cette rentrée, les punaises de lit semblent s’être immiscées dans les
moindres recoins du quotidien des Français. Dans les discussions en
terrasse comme dans le métro parisien, plus personne ne s’étonne de voir
ses voisins inspecter leur siège avant de s’asseoir.
Disparus
de la vie quotidienne dans les années 1950, ces insectes qui se
nourrissent de sang humain ont fait leur grand retour depuis une
trentaine d’années dans les pays développés à la faveur d’un mode de vie
plus nomade, de consommations favorisant l’achat de seconde main et
d’une résistance croissante aux insecticides.
Rien
n’indique une brusque invasion, mais la tendance de long terme est
réelle. Les chiffres dévoilés en juillet par l’Agence nationale de
sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail
(Anses) indiquent qu’en France, plus d’un foyer sur dix a été touché par
les punaises de lit ces cinq dernières années.
« J’en
ai eu de 2018 jusqu’en 2020 », confie à Paris Myriam Dufrasne,
conseillère indépendante en immobilier. « Plusieurs fois, j’ai été
obligée de jeter la literie, les vêtements, les laver à plus de 60
degrés, ça veut dire les vêtements de mes enfants plus mes vêtements
dans les laveries… »
La
faculté de droit d’Aix-en-Provence a, elle, décidé mercredi de ne pas
organiser de cours jusqu’à vendredi dans deux amphithéâtres, fréquentés
par quelques 3.000 étudiants, « par précaution », après que des étudiants
ont affirmé avoir vu des punaises de lit.
Avant
cela, au moins deux établissements scolaires infectés dans le sud du
pays ont dû fermer temporairement. Dans le nord, un service d’urgence
hospitalier a dû être délocalisé une journée après la découverte de
foyers de punaises de lit.
Si
ces nuisibles suscitent une telle inquiétude, « c’est parce que le
problème concerne tout le monde, quel que soit l’âge ou le statut
social, les riches comme les pauvres », estime Pascal Delaunay,
parasitologue et entomologiste médical au CHU de Nice (sud-est). « Certes
la punaise de lit n’est pas vecteur de maladies, mais c’est épuisant
physiquement et nerveusement ».
Quant
à sa prolifération en France, « c’est une réalité devenue difficile à
nier. Depuis cinq à sept ans, on assiste à une augmentation
exponentielle des foyers d’infestation », poursuit le spécialiste.
Mais
le ministre chargé des Transports insiste: « Ces dernières semaines, une
dizaine de cas ont été signalés à la RATP (…) tous ont été vérifiés »
et il y avait « zéro cas avéré ». A la SNCF, il y a eu « 37 cas » signalés
« ces dernières semaines » et, là aussi, « tous vérifiés, zéro avéré »,
a-t-il ajouté.