Cinq choses à savoir sur les Brics
Les pays émergents
des Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) se réunissent de
mardi à jeudi à Johannesburg. Pesant 23% du produit intérieur brut
(PIB) mondial et 42% de la population du globe, ils veulent affirmer
leur poids sur la scène mondiale.
Un autre ordre mondial
Le
bloc créé en 2009 se réunit une fois par an lors d’un sommet hébergé à
tour de rôle par l’un des cinq pays membres, géographiquement éloignés.
L’objectif de ces sommets est d’affirmer la place de ces économies, à la
croissance inégale, en particulier au regard des États-Unis ou de
l’Union européenne. Ce « club des cinq » promeut la reconnaissance d’un
équilibre économique et politique mondial multipolaire, en rupture avec
les organisations héritées de l’après-Seconde guerre mondiale comme la
Banque mondiale et le FMI.
Des aspirants
Une
vingtaine de pays ont demandé à rejoindre les Brics, dont la croissance
économique est surtout portée par la Chine et l’Inde, et autant ont
fait part de leur intérêt, selon Pretoria le mois dernier. Iran,
Argentine, Bangladesh et Arabie Saoudite font partie des aspirants. Un
des facteurs d’attraction est notamment la création par les Brics d’une
Nouvelle banque de développement (NDB) dont l’ambition est d’offrir une
alternative à la Banque mondiale et au FMI. La structure, dont le siège
est à Shanghai, a investi 30 milliards de dollars depuis sa création en
2015, dans des projets d’infrastructure et de développement durable dans
les États membres et les économies en développement.
Le dilemme Poutine
L’organisation
du 15e sommet des Brics a suscité ces derniers mois des tensions sur la
scène internationale autour de l’invitation du président russe Vladimir
Poutine. Après des mois de spéculations, Pretoria a finalement résolu
un épineux dilemme en annonçant en juillet que la Russie sera
représentée par son ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov.
Poutine est sous le coup d’un mandat d’arrêt international de la Cour
pénale internationale (CPI) pour crime de guerre en Ukraine. Membre de
la CPI, l’Afrique du Sud était censée l’arrêter s’il entrait sur son
territoire. Proche de Moscou depuis le soutien soviétique aux
combattants de l’apartheid, Pretoria refuse de condamner la Russie
depuis le début de la guerre en Ukraine.
Pas de billet vert
Les
cinq pays représentent 18% du commerce international où les
transactions restent majoritairement libellées en dollars. Critiques
vis-à-vis de la prédominance du billet vert dans les échanges
internationaux, un de leurs sujets de réflexion tourne autour des moyens
de s’affranchir du dollar. Le Brésil et la Chine ont conclu en début
d’année un accord bilatéral pour régler leurs échanges dans leurs
monnaies locales.
Couronner les universités
Les
Brics ont annoncé le mois dernier leur volonté de créer leur propre
classement international des universités, lors d’un sommet des ministres
de l’Éducation en Afrique du Sud. Moscou estime notamment que les
universités russes sont exclues de certains classements internationaux
pour des raisons politiques.