Pour Sarkozy, le coup d’État au Niger est voué à l' »échec »
L’ancien président
français Nicolas Sarkozy prédit mercredi l’échec « certain » des auteurs
du coup d’État au Niger, estimant que c’est le maintien « dans la durée »
des forces militaires françaises au Sahel qui a provoqué la haine
anti-française.
« Le
problème est profond et en réalité insoluble car il est celui de la
présence prolongée de notre armée dans nos anciennes colonies », explique
l’ancien chef de l’État, dans un entretien fleuve au Figaro à
l’occasion de la sortie de son nouveau livre « Le Temps des combats »
(Fayard).
« Aussi
bonnes et généreuses soient nos intentions, toute mission qui
s’éternise finit par nous faire apparaître (…) comme une force
d’occupation », ajoute-t-il, convaincus que « les Africains eux-mêmes »
comprendront « l’impasse dans laquelle les conduisent ces soi-disant
dirigeants issus de coups d’État militaires ». « Leur échec est certain »,
prévient-il, à propos des auteurs du coup d’État du 26 juillet qui a
conduit à l’éviction du président Mohamed Bazoum.
Ce
dernier est toujours retenu prisonnier dans ce pays où la France
comptait 1.500 soldats participant activement avec l’armée nigérienne à
la lutte contre les groupes jihadistes.
Critiquant
son successeur à l’Élysée, François Hollande, Nicolas Sarkozy voit dans
« le maintien de notre armée au Mali » après l’intervention militaire
décidée en 2013, « une double erreur ». Militaire « parce qu’on ne peut pas
tenir un territoire grand comme trois fois la France avec 4.000 hommes »
et politique « comme on le constate aujourd’hui ».
Il
critique également le président socialiste qui « a laissé tomber le
dossier libyen », après l’intervention de la France – au sein d’une
coalition internationale – alors que le régime de Mouammar Kadhafi
réprimait violemment le soulèvement de sa population au printemps 2011.
Il
cite également l’ancien président américain Barack Obama, qui « a
reconnu lui-même que c’était sa plus grande faute de politique
étrangère » d’avoir « abandonné la jeune démocratie libyenne en 2012 quand
elle avait plus que jamais besoin qu’on la soutienne ».
Nicolas
Sarkozy rappelle enfin ne pas avoir ordonné l’élimination du dictateur
libyen. « Cette polémique indigne s’est effacée devant les faits »,
observe-t-il, évoquant « une action collective coordonnée, conduite par
l’Otan ».
« Bien
plus tard, le clan Kadhafi s’est vengé en prétendant avoir financé ma
campagne » en 2007, ajoute-t-il à propos d’une des affaires judiciaires
dans lesquelles l’ancien chef de l’État est impliqué.