INTERVENTION MILITAIRE AU NIGER Thierno Alassane Sall appelle à la mobilisation pour la paix

INTERVENTION MILITAIRE AU NIGER Thierno Alassane Sall appelle à la mobilisation pour la paix

«L’option militaire de la CEDEAO au Niger est non seulement insensée, mais aussi déconnectée des réalités complexes de notre région», remarque le député et président du parti de la République des Valeurs/Réewum Ngor. 
Selon Thierno Alassane Sall, «la guerre, loin d’être une solution, aggrave les maux de nos États». Car «nos institutions, déjà fragiles, sont mises à rude épreuve, notre jeunesse désespérée cherche des horizons meilleurs, et la mauvaise gouvernance entrave nos économies».
D’après le parlementaire, «la CEDEAO n’a aucune base juridique pour déclarer la guerre au Niger, qui n’a agressé personne et ne s’est immiscé dans aucune affaire d’État membre. Elle n’a jamais aidé face aux rébellions ou menaces jihadistes». Et de penser ainsi qu’«une intervention serait une guerre contre un peuple prêt à défendre son territoire». 
Les conséquences ? «Probablement la fin de la CEDEAO, la fin de l’entente entre les peuples et une dislocation de la sous-région, à l’image de la Libye ou de la Syrie», estime le candidat à la présidentielle de 2024.
Thierno Alassane Sall se veut catégorique : «Après 20 ans de guerre au Sahel, le bilan de la France est plus que mitigé. La situation sécuritaire s’est dégradée, les coups d’État sont devenus monnaie courante et le gouvernement français, en panne de doctrine, souffle le chaud au Niger tout en ayant soutenu tacitement le coup d’État au Tchad. Cette posture guerrière de la France, qui prône aujourd’hui une solution militaire, est contradictoire. Elle va à l’encontre de la souveraineté de nos États.»
L’ancien ministre de l’Énergie rappelle que «la Gambie et la Guinée-Bissau, malgré leurs petites superficies relativement à celle du Niger, sont les seuls pays membres à avoir expérimenté la force de la CEDEAO. Au Bénin, c’est le Rwanda qui a été choisi comme partenaire pour sécuriser le Nord». Comment alors, se demande-t-il, «justifier une intervention par une force que le Bénin lui-même n’a pas jugé nécessaire de solliciter ?».
L’ancien ministre pense que «le Sénégal ne doit pas soutenir cette action» et appelle tous les «citoyens épris de paix» à «une marche pacifique, pour refuser une intervention au Niger. Nos peuples doivent se lever, dire non à la guerre, non aux interventions étrangères malavisées et oui à la paix, au dialogue et à la compréhension mutuelle». Il pense que «la démocratie véritable est à ce prix».

Souare Mansour

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