Regroupement familial en France : l’insoutenable calvaire de deux Sénégalais

Regroupement familial en France : l’insoutenable calvaire de deux Sénégalais

Cette procédure qui devait être une simple formalité pour un étranger titulaire d’un titre de séjour dans l’Hexagone s’avère un véritable parcours du combattant. Illustration.

Dans son édition du 23 juillet, Mediapart s’est penché sur les procédures de regroupement familial en Essonne qui «se transforment en calvaire». «De nombreux familles souffrent de voir leur demande traîner pendant des années», pointe le journal français, qui a illustré son reportage par les témoignages d’un Comorien (Cheikh), de deux Algériens (Meriem et Mohamed) et d’autant de Sénégalais (Mouhammad et témoin anonyme).

Mouhammad est installé en France depuis 2013. Ce Sénégalais d’une trentaine d’années est responsable logistique dans un magasin de bricolage. Il a déposé sa demande le 27 octobre 2020 afin que son épouse et leur bébé puissent le rejoindre à Chilly-Mazarin où il vit. «La fre?quence de de?livrance des avis est tre?s, tre?s faible, fait-il remarquer dans Mediapart. C?a devient tre?s difficile psychologiquement et financie?rement.»

Mouhammad consacre une bonne partie de son budget aux billets d’avion pour se rendre au Sénégal. Mediapart rapporte que «sa femme est tombe?e enceinte a? deux reprises, mais a perdu le premier be?be? apre?s une fausse couche». «En mars dernier, notre fils est ne? suite a? sa seconde grossesse. Je suis alle? le voir mais a? mon retour en France, il n’arre?tait pas de pleurer, raconte le responsable logistique. Alors que je lui parlais en visio un jour, il a voulu que je le prenne dans mes bras. C?a m’a acheve?.»

Mouhammad a décidé, depuis, de limiter les appels «pour leur e?pargner trop de peine».

Lorsque l’ambassade de France à Dakar s’y met…

D’après son témoignage dans Mediapart, la préfecture ne lui a répondu qu’une fois pour plusieurs sollicitations. «Mon dossier serait toujours en cours d’instruction, éructe-t-il. Sauf qu’a? cause de leurs de?lais, l’ambassade de France au Se?ne?gal a pre?fe?re? restituer son passeport a? ma femme, conside?rant que sans re?ponse de la pre?fecture, il y avait refus implicite. C’est le flou total.»

Mediapart rapporte que «cette anne?e, un autre ressortissant se?ne?galais a fait face a? une situation ubuesque : il a rec?u un avis favorable de la pre?fecture de l’Essonne en avril 2022, mais l’ambassade de France a? Dakar a refuse? de de?livrer le visa ne?cessaire un an plus tard, pre?textant avoir des doutes quant a? l’authenticite? des documents d’e?tat civil pre?sente?s».

Selon Mediapart, «Mouhammad, comme beaucoup d’autres, a pourtant respecte? toutes les e?tapes de la proce?dure de regroupement familial : le dossier doit d’abord e?tre de?pose? a? l’Office franc?ais de l’immigration et de l’inte?gration (Ofii), charge? d’e?tudier chaque cas et d’organiser une visite du logement cense? accueillir le ou les proches. Une fois valide?, le dossier est transfe?re? a? la pre?fecture concerne?e. Celle-ci dispose de six mois a? compter du de?po?t du dossier complet pour rendre le fameux avis».

Au niveau de la branche Immigration et Intégration de la préfecture d’Évry-Courcouronnes, on compte plus de mille dossiers en attente. Un «retour a? la normale» est annoncé pour janvier 2024, selon le journal français.

Souare Mansour

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