La Gambie rapatrie près de 300 migrants, la moitié échoués en Libye
La Gambie a annoncé
dimanche avoir rapatrié fin juin et début juillet près de 300 de ses
ressortissants interceptés sur la route de l’exil, dont plus de la
moitié étaient bloqués en Libye.
Entre
le 21 juin et le 4 juillet, Banjul a rapatrié 140 Gambiens interceptés
par le Sénégal, la Mauritanie et le Maroc à bord de trois bateaux
transportant des migrants originaires d’Afrique de l’ouest, a précisé
une porte-parole du ministère gambien des Affaires étrangères.
Au total, 231 Gambiens se trouvaient dans ces embarcations, mais certains ont fui avant leur rapatriement, selon le ministère.
D’autre part, 156 Gambiens ont été évacués le 24 juin de Libye où ils étaient bloqués.
En
Tunisie, des centaines de migrants originaires d’Afrique subsaharienne
se trouvent en situation très précaire dans une zone désertique du sud
du pays, près de la frontière libyenne, après avoir été chassés ces
derniers jours de la ville de Sfax (centre-est) sur fond de vives
tensions avec la population locale qui réclamait leur départ, selon des
témoignages recueillis par l’AFP. Jeudi, l’ONG de défense des droits
humains, Human Rights Watch (HRW), a accusé la Tunisie de les y avoir
déplacés depuis le 2 juillet.
« Au
vu des vidéos dérangeantes de migrants en Tunisie qui circulent sur les
réseaux sociaux, le ministère des Affaires étrangères travaille
attentivement à authentifier leur nombre et nationalités dans le cadre
de procédures d’évacuation », a précisé à ce sujet le ministère gambien
dans un communiqué.
En
début d’année, des pays d’Afrique de l’ouest, dont le Burkina Faso, la
Guinée, la Côte d’Ivoire, le Mali et le Sénégal ont rapatrié des
centaines de leurs ressortissants depuis la Tunisie en proie à des
attaques racistes.
Un
discours de plus en plus ouvertement xénophobe à l’égard de ces
migrants s’est répandu depuis que le président tunisien, Kais Saied, a
pourfendu en février l’immigration clandestine.
Il
a accusé les « hordes de migrants illégaux venus d’Afrique
subsaharienne » de nourrir la délinquance, et les a présentés comme une
menace démographique pour son pays, touché par une crise
socio-économique qui s’est aggravé depuis qu’il s’est arrogé les pleins
pouvoirs en juillet 2021.