D’un gang de motards à l’armée belge: le profil troublant de Sam H., l’homme qui a menacé De Croo

D’un gang de motards à l’armée belge: le profil troublant de Sam H., l’homme qui a menacé De Croo

Sam H. 30, un ancien militaire de 30 ans, a été arrêté à Oslo (Norvège) ce vendredi après avoir menacé de mort notre Premier ministre Alexander De Croo. Par le passé, l’homme avait déjà voulu s’en prendre physiquement à Bart De Wever, président de la N-VA. Mais qui est-il vraiment? Portrait d’un ex-soldat du 18e bataillon de l’armée belge, qui s’est progressivement transformé en un danger pour lui-même et pour la société. “C’était un bon gars, je n’aurais jamais pensé qu’il puisse être violent.”

Hier, vers 11h, la police a entièrement bouclé la rue Roy de Blicquylaan à Bourg-Léopold. Elle était à la recherche de Sam H., un ex-militaire belge, qui menaçait de s’en prendre au Premier ministre Alexander De Croo. Quelques heures plus tôt, le trentenaire avait publié une vidéo le montrant en train d’attacher une photo du politique avant de tirer dessus à plusieurs reprises.

Estimant la situation sérieuse, le parquet fédéral a presque immédiatement ouvert une enquête pour menace d’attentat terroriste. Alors que les policiers encerclaient toujours le domicile de l’ex-soldat, on a appris que l’homme ne se trouvait pas chez lui, mais qu’il avait quitté le pays pour se rendre en Norvège. Ce vendredi soir, Sam H. a été interpellé par les forces de l’ordre à Oslo. Il avait pris l’avion mardi soir, a précisé le parquet, sans donner plus de détails sur les circonstances de l’interpellation. La Belgique a d’ores et déjà demandé son extradition.

Perquisitions

“On suppose un motif d’extrême droite, mais les enquêtes doivent encore le confirmer”, a déclaré Eric Van der Sypt, du parquet fédéral. Le parquet fédéral a repris l’affaire du parquet du Limbourg afin qu’un juge d’instruction spécialisé dans les affaires de terrorisme puisse être saisi du dossier. Des perquisitions ont été menées à son domicile ce vendredi vers 21 heures. Aucune arme, munition ou explosif, n’ont été retrouvés lors des fouilles, a notifié le parquet.

La vidéo dans laquelle Sam H. menaçait de mort Alexander De Croo semble avoir été tournée de manière amateure. Mais l’homme n’en est pas à son premier coup d’essai. Par le passé, il avait déjà menacé de s’en prendre à Bart De Wever (N-VA). Il avait même participé à la planification d’une attaque contre l’homme politique anversois. Il avait par la suite perdu son habilitation de sécurité (accès à des informations classifiées, ndlr) et s’en était vanté sur son compte Facebook.

REGARDEZ: De Croo menacé par un ex-militaire belge

01:10 De Croo menacé de mort par un ex-militaire belge

Gang de motards

Le 22 mai 2021, la police anversoise avait reçu un appel signalant que plusieurs hommes munis d’armes à feu avaient été vus à un carrefour à Deurne, non loin du domicile du bourgmestre anversois. Deux mitraillettes chargées, une Skorpion et une Zastava, se trouvaient dans leur voiture, prêtes à tirer. On a ensuite appris que les hommes étaient membres du MC No Surrender, un gang de motards tristement célèbre, interdit aux Pays-Bas, mais pas en Belgique. Huit membres ont finalement été arrêtés et condamnés. Sam H., lui, n’a pas été interpellé parce qu’il n’était pas présent lors de l’attaque.

Le trentenaire a appartenu au gang MC No Surrender pendant un certain temps. Vêtu d’une veste en cuir noir, Sam H. partageait fièrement des photos avec d’autres membres sur ses médias sociaux. Mais le gang de motards a fini par lui coûter sa tête au sein de l’armée, où il a servi jusqu’en juillet 2022. La défense aurait eu vent de son appartenance au groupe et de sa participation à des activités illégales. Outre l’attentat déjoué contre De Wever, il aurait également participé à une action au cours de laquelle des explosifs ont été utilisés pour intimider un garagiste.

(la suite ci-dessous)

Sam H. faisait partie d'un gang de motards.

Sam H. faisait partie d’un gang de motards. © DR

Licenciement

Sam H. a finalement été renvoyé de l’armée. “La Défense interne a lancé et mené à bien une procédure de licenciement forcé. L’intéressé a comparu devant une commission qui l’a déclaré définitivement inapte au service militaire, pour des raisons relevant de la sphère privée”, a déclaré la Défense dans un communiqué de presse. L’homme a servi dans l’armée pendant cinq ans. Avant son licenciement, il faisait partie du 18e bataillon logistique, qui se trouve à Bourg-Léopold. C’est dans ce cadre qu’il s’est vu attribuer un logement dans la rue Roy de Blicquylaan par le CDSCA (centre de location de logements militaires). Avant son arrestation, Sam H. y vivait avec son chat. Il n’avait pas de compagne connue.

“Il n’allait pas bien psychologiquement”

Mais la Défense aurait eu une autre raison de mettre Sam H. à la porte: sa santé mentale. Selon les informations de HLN, l’homme était très instable psychologiquement, il représentait un danger pour lui-même et pour son entourage au travail. “Il n’allait pas bien psychologiquement”, explique un ex-collègue de travail dans les colonnes de HLN. “Nous avons commencé à le remarquer au fil du temps. Il a été admis une fois dans une institution psychiatrique. Il a commencé à faire des déclarations étranges, à s’opposer au ‘système’.”

“Cela dit, il s’est toujours montré très amical et poli”, se souvient son collègue. “C’était un bon gars, je n’aurais jamais pensé qu’il puisse être violent. Même s’il faisait partie d’un club de motards. On ne peut pas le comparer à Jürgen Conings.”

DR

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Souare Mansour

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