Me Youssoupha Camara : «Ousmane Sonko sera au tribunal, si…»
Le procès de
l’affaire Sweet Beauté opposant Adji Sarr à Ousmane Sonko est renvoyé
au mardi 23 mai prochain. L’un des avocats du président de Pastef, Me
Youssoupha Camara, est revenu sur la procédure et le motif du renvoi.
L’avocat affirme que le dossier a été longtemps séquestré et n’est pas
accessible. Par ailleurs, il réclame plus de considération pour son
client.
«Le
dossier a été appelé par le juge de la Chambre criminelle. Le juge a
renvoyé d’office. Le motif est qu’hier, Ndèye Khady Ndiaye a été
entendue sur son identité. En matière criminelle, on entend d’abord les
parties sur leur identité. Et le juge, entre l’audition d’une partie et
le procès, doit se dérouler trois jours. On doit respecter le Code de
la procédure pénale», précise-t-il.
Maitre
Youssoupha Camara affirme que son client Ousmane Sonko n’a pas reçu de
convocation. «Notre client n’a pas reçu de convocation ni de citation.
La loi dit que s’il reçoit une convocation ou une situation, il doit
venir la veille se présenter devant le greffier. Pour dire, je suis là
et je serai présent à l’audience demain. Aujourd’hui, on considère que
le dossier n’est pas en état, en ce qui le concerne. Le juge a juste
constaté.
On
a dit au juge qu’on est en matière criminelle. On n’a même pas à
prendre connaissance du dossier. C’est le greffe qui doit nous
communiquer la copie du dossier. Il y a 471 pages. Il y a plus de 50
avocats qui sont constitués de toutes les parties. Comment, en une
semaine, le greffe va-t-il dupliquer tous ces nombres de pages en plus
des clés vidéos et des audio ?», s’interroge Me Camara à la sortie du
tribunal.
Est-ce qu’Ousmane Sonko sera présent le 23 mai ?
«Tout dépendra de ce qu’il recevra. S’il reçoit sa convocation, nous avocats, nous lui conseillons de venir. Mais il décidera. Ousmane a fait une déclaration pour dire pourquoi il ne vient pas au tribunal, parce que tout simplement ses droits ne sont pas. Voilà une personne qui n’est pas libre de bouger, quand il y a un procès».
Me
Youssapha Camara de préciser : «Ousmane Sonko n’a jamais refusé de
venir, mais les conditions sont très claires. Chaque fois qu’il est
convoqué, sa maison est bunkérisée, de même que son quartier. Il est
brutalisé, on casse les vitres de sa voiture, on l’extrait. Il a même
fait une tentative d’assassinat.»
L’État doit garantir la sécurité des personnes
«C’est
avec notre argent que l’État du Sénégal assure notre sécurité. Notre
sécurité n’est pas plus importante que celle d’Antoine Diome. Ils ne
sont pas plus sénégalais que nous. On essaye d’humilier notre client, sa
famille ne peut pas sortir, même les habitants de son quartier
ressentent d’énormes difficultés».
Avant de lancer un appel : «Laissez Ousmane. Ne bunkérisez pas chez lui. C’est Dieu qui lui a donné une popularité. «Le dossier a été séquestré»
«On
n’a pas le dossier. Le dossier a été longtemps séquestré. Personne ne
pouvait y avoir accès. Les juges et les procureurs savent de quoi dont
je parle. Même le juge qui est décédé nous a dit qu’il a amené le
dossier chez lui pour sa sécurité. Quand un dossier n’est pas
accessible, comment un avocat peut-il y avoir accès ?», conclut-il.