Burkina: un préfet enlevé par des hommes armés retrouvé mort dans une forêt
Un préfet enlevé par des hommes armés a été retrouvé mort lundi
dans une forêt de l’ouest du Burkina Faso en proie à la violence
jihadiste, a-t-on appris mercredi de sources sécuritaires et locales.
Dans
un communiqué, le ministère de l’Administration territoriale, de la
Décentralisation et de la Sécurité, a annoncé « le décès le 8 mai de
monsieur Kaboré Amadou », préfet et « président de la délégation spéciale
de Tchériba », dans la région de la Boucle du Mouhon (ouest).
Les
circonstances de la mort de M. Kaboré, dont l’inhumation est prévue
mercredi à Tanghin-Dassouri (centre), n’ont pas été précisées dans ce
communiqué.
Mais, selon des sources locales, le
préfet avait pris lundi soir la route de Dédougou, capitale régionale
où il avait assisté à une réunion, pour rejoindre Tchériba, dont il
faisait office de maire.
En compagnie d’un
collaborateur et de son chauffeur, ils ont été interceptés par des
hommes armés sur la route entre Dédougou et Tchériba, à hauteur de la
localité de Karo, selon les mêmes sources qui ont précisé que le
chauffeur et le collaborateur ont réussi à échapper à leurs ravisseurs.
Des
opérations de ratissage avaient été lancées par les forces de sécurité
dès l’annonce de sa disparition: son corps a été retrouvé dans la forêt
de Karo, situé à une vingtaine de km de Dédougou, selon des sources
sécuritaires qui n’ont pas indiqué la manière dont M. Kaboré avait
trouvé la mort.
Mi-avril, l’armée avait annoncé
avoir mené dans cette région une opération anti-jihadiste appelée
Kapidugu (« Ruche » en langue moré), mobilisant plus de 800 soldats et
volontaires pour la défense de la patrie (VDP, supplétifs civils de
l’armée).
Le Burkina Faso, théâtre de deux
coups d’Etat militaires en 2022, est pris depuis 2015 dans une spirale
de violences jihadistes apparues au Mali et au Niger quelques années
auparavant et qui s’est étendue au-delà de leurs frontières.
Les
violences ont fait depuis huit ans plus de 10.000 morts – civils et
militaires – selon des ONG, et quelque deux millions de déplacés
internes.