Confronté au terrorisme : Le Burkina se lance dans la fabrication de drones
«Nous ne souhaitons pas a priori vous engager
pour prendre des Kalachnikovs, mais nous allons vous engager pour
(savoir) comment en fabriquer». Ainsi s’exprimait le président
burkinabé, le capitaine Ibrahim Traoré, lors d’une visite à l’université
Joseph Ki-Zerbo en janvier dernier.
Les
autorités du pays ont donc l’intention de produire localement des armes
de guerre. En attendant de fabriquer des Kalachnikovs, le Burkina Faso
s’est déjà lancé dans la conception de drones de combat. Ces engins
sortent des laboratoires de l’Agence d’innovation de défense et de
sécurité (AIDS).
«Ce n’est pas de la théorie»
L’entreprise
a été inaugurée en décembre 2022 par Evrard Somda, le chef d’Etat-major
de la gendarmerie. Selon le site Burkina 24 qui rapporte l’information,
l’engin conçu par les ingénieurs de l’AIDS est un «drone tactique
capable de bombarder les sites ennemis». «Ce n’est pas de la théorie. Ce
sont des appareils que nous concevons et qui sont prêts à être
utilisés», assure un des ingénieurs de l’agence.
Ils
ont aussi mis au point un drone de reconnaissance. «Dernièrement
(l’AIDS) a réussi à assembler un drone de reconnaissance qu’elle a
baptisé « Konomba » (en hommage à l’artiste Konomba Traoré, dont le prénom
signifie Aigle royal)», informe Burkina 24.
Selon
la même source, Konomba est «un drone ayant une portée de 30 km», avec
une «autonomie de 40 minutes». Kader Ilboudo, le patron de l’AIDS
trouve qu’il est nécessaire d’investir dans «des domaines stratégiques
comme la sécurité et la défense».
Ils ont en projet le développement des «drones kamikazes»
Pour
cet ingénieur de conception en génie des systèmes électriques, «les
théâtres d’opérations changent». Le Burkina Faso est victime du
terrorisme avec ses «modes d’action qui se réinventent». Les forces
armées ne mènent plus des «guerres conventionnelles».
Les ingénieurs qui travaillent pour son agence auraient également en projet de développer des «drones kamikazes». L’AIDS a pour mission de «bâtir un pôle autonome et stratégique de solutions opérationnelles endogènes pour bouter le terrorisme hors du Burkina Faso».
Elle
a bénéficié pour sa création de l’aide de l’État burkinabé via le Fonds
burkinabé du développement économique et social. L’agence souhaite
nouer des partenariats avec le ministère de la Défense et de la
Sécurité. Le but, selon elle, est d’accompagner au mieux l’action des
soldats sur le théâtre des opérations.