« C’est du déjà-vu » : l’ex-président Burkinabé Paul Henri Damiba critique les mouvements panafricanistes

« C’est du déjà-vu » : l’ex-président Burkinabé Paul Henri Damiba critique les mouvements panafricanistes

En septembre 2022, le Lieutenant-Colonel Paul Henri Damiba a été victime d’un coup d’Etat. L’homme qui dirigeait depuis huit mois le Burkina Faso va malgré lui céder le fauteuil présidentiel au capitaine Ibrahim Traoré. Aujourd’hui, Paul Henri Sandaogo Damiba vit en exil au Togo. 
Il suit de loin les péripéties de la politique burkinabé notamment le renvoi de la force française Sabre du pays et les manifestations anti-françaises. Des manifestations au cours desquelles, il n’est pas rare de voir des drapeaux russes. Pour l’ex-président Burkinabé, ces faits sont « principalement l’œuvre de certains courants panafricanistes ».
« Comment on implante ça, au mieux »
Il dit être aussi un panafricaniste mais rejette la « manière de faire » de ces regroupements. « Nous nous comptons aussi parmi les panafricanistes. Nous avons ce désir-là de voir l’Afrique se porter mieux. Ce que je ne partage pas totalement, c’est la manière de faire. C’est du déjà vu ; les Patrice Lumumba en passant par Thomas Sankara, les Kwame Nkrumah, Sékou Touré. Ce sont des exemples qui doivent nous éclairer et nous permettre de ne pas forcément répéter à la lettre tout ce qui a été fait » a critiqué l’ex-putschiste. Il admet que ces illustres panafricanistes avaient une vision claire de leur combat. Mais aujourd’hui, « comment on implante ça, au mieux » s’interroge Damiba. Pour lui, tout le monde sait comment l’Afrique « doit procéder pour se développer », mais « on parle plus qu’on agit ».
« On ne mène pas des combats à l’aveugle »
Il a donné le contre-exemple des BRICS qui ne s’arrêtent pas à des mots. Il y a « de l’action » dans cette organisation réunissant le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud. L’ancien président conseille à ces mouvements panafricanistes d’examiner leurs forces et faiblesses avant de s’engager dans le combat. Car,  « on ne mène pas des combats à l’aveugle ». Ce qui compte, c’est d’être cohérent, unis autour de « ces idéaux, et mettre la machine en marche pour pouvoir parvenir » à son but, « sinon ce serait juste du déjà vu » insiste t-il. 

Souare Mansour

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