Mauritanie : La fille de l’ancien président tient le régime pour responsable des préjudices causés à son père
La fille de l’ancien
président mauritanien, Asmaa Abdel Aziz, a déclaré qu’elle tenait le
président Mohamed Ould Cheikh Al-Ghazwani et son régime pour
responsables de tout préjudice que pourrait subir son père dans son lieu
de détention. Bint Abdel Aziz a ajouté, dans un communiqué, que son
père « a lutté contre la maladie pendant la nuit dernière, en raison
d’une forte hausse de la pression artérielle qui nécessita la présence
d’un médecin », selon elle. Bint Abdel Aziz a indiqué que son père avait
subi des problèmes de santé successifs depuis son arrestation et sa
détention dans un lieu qui ont causé la détérioration de sa santé, comme
elle l’a décrit.
Voici le texte de la déclaration.
« Lettre de la fille de l’ancien président Asmaa Bint Abdel Aziz à l’opinion publique.
Au
nom d’Allah, le Clément, le Miséricordieux. ‘’Le Coran est un livre
intelligible pour les humains, un guide sûr et une bonne exhortation
pour les pieux. » Coran, III, 138. Je veux que l’opinion publique sache
que mon père, Mohamed Ould Abdel Aziz, a lutté contre la maladie pendant
la nuit dernière, en raison d’une forte hausse de la pression
artérielle qui nécessita la présence d’un médecin. Il avait subi des
problèmes de santé successifs depuis son arrestation et sa détention
dans un lieu qui a causé la détérioration de sa santé lorsqu’il y a
passé des mois privé d’exposition au soleil et de l’exercice du sport,
isolé du monde sous le poids d’une procédure de torture psychologique et
physique jour et nuit, jusqu’à ce qu’il en fût transféré au bloc
opératoire pour subir plusieurs opérations au niveau du cœur, l’année
dernière. Le Président Mohamed Ould Al-Ghazwani, son Directeur de la
Sûreté, son Ministre de l’Intérieur et son ministre de la Justice savent
très bien que cet endroit est la cause de la maladie de mon père, et
que son placement dans des conditions et des lieux bien pires que les
conditions des personnes impliquées dans le même dossier constituent la
plus grande preuve que le Président Mohamed Ould Al-Ghazwani et ceux qui
lui obéissent au doigt et à l’œil planifient de la sorte pour torturer
mon père et le rendre malade jusqu’à la mort. L’un des facteurs de
risque les plus importants menaçant la vie de mon père est peut-être son
placement dans un poste de sécurité gardé par la police antiterroriste
et antidrogue, ce qui est contraire à la loi régissant les prisons en
Mauritanie, où le secteur de la Garde nationale est chargé de la
sécurité de toutes les prisons.
Par
conséquent, comme mon père n’est pas un terroriste, mais plutôt le
chasseur du terrorisme et qui en purifié le pays, qu’il n’est point un
trafiquant de drogue, mais la plupart des raisons de ce auquel il est
exposé provient de sa lutte sans merci contre les narcotrafiquants, que
la Garde nationale assure la sécurité des appartements hôteliers dans
lesquels résident les autres personnes impliquées, que la police a
auparavant provoqué, menacé et vexé mon père et que des citoyens
innocents ont été tués dans les commissariats de police. Je mets le
président Ould Al-Ghazwani et son régime devant leurs responsabilités et
les tiens pour responsables de tout préjudice que pourrait subir mon
père à l’intérieur de leurs centres de détention. Il est vrai que je ne
suis qu’une femme impuissante témoin des chapitres d’injustice et de
liquidation par un pays avec toutes ses armes et tous ses hommes de son
père sans défense, fort, patriote et intrépide qui a servi ce pays
durant les 41 dernières années, au cours desquelles il a préservé la
sécurité et la stabilité de la patrie, renforcé l’arsenal des forces
armées, construit et accompli sur le terrain ce qui a bénéficié au
peuple et est resté dans le pays. Peut-être je n’ai pas à ma portée à
l’heure actuelle de quoi je peux me venger et mettre fin à l’injustice
dont je suis victime- car celui que vous torturez m’est plus cher que
moi-même – mais comme je suis dans le Royaume et la Justice d’Allah le
Tout-Puissant, je suis sûre et certaine de recouvrer mon droit de tous
ceux qui m’ont opprimée, demain dans l’Au- delà éternel, alors que vous
êtes dans l’ici- bas éphémère et passager et le recouvrement des droits,
un jour où il n’y a aucun doute, aucune injustice, ni aucune fraude,
sera satisfaisant et rapide, totalement différent du dossier de la
décennie que vous arrêtez un temps pour le faire bouger avant les
élections afin d’empêcher mon père, qu’Allah le protège, d’exercer son
droit politique.
Enfin,
je pose la question à l’État mauritanien, avec son Président, son
gouvernement, ses ulémas, ses juges, ses sages, ses écrivains, son
armée, ses cadres, ses femmes, ses vieux, sa jeunesse, ses chefs
tribaux, ses historiens et les gardiens de sa gloire ».