États-Unis: Boeing bientôt nationalisé ?
L’état financier de l’avionneur américain Boeing, confronté à la crise du coronavirus, préoccupe le gouvernement fédéral. Douze ans après le sauvetage de General Motors et de Chrysler, faut-il ou non nationaliser ce fleuron national ? L’industriel a déjà subi de grosses pertes avec les déboires de son 737 MAX et sa position sur le marché est aujourd’hui très fragilisée par cette crise sanitaire.
Confrontées à la pandémie de coronavirus, les compagnies aériennes ont suspendu une à une leurs vols. De nouveaux avions ne sont plus livrés. Le constructeur aéronautique américain Boeing n’a pas arrêté la production, mais il n’a plus de revenus. Résultat : l’action du groupe est en chute libre.
Alors que début mars, l’entreprise valait 130 milliards de dollars, sa capitalisation boursière a fondu le 20 mars à 54 milliards de dollars, ce qui expose l’américain à un raid boursier de la part d’investisseurs étrangers ou de concurrents.
« Le premier problème est d’éviter une prise de contrôle par un prédateur financier, mais c’est très difficile à apprécier dans l’état actuel des choses car tout dépend de la durée de l’arrêt du transport aérien. Est-ce qu’on parle d’un mois, deux mois ou trois mois ? » explique Pierre Condon, spécialiste des questions de transport aérien.
Quel type de sauvetage pour Boeing ?
Un autre avionneur américain, Lockheed Martin ou Northtrop Grumman, pourrait être intéressé, spéculent les marchés. Boeing réclame 60 milliards de dollars d’aides. Faut-il le renflouer avec l’argent des contribuables ? Quelle forme prendrait le sauvetage ? Les avis divergent.
En attendant, le directeur général et le président du conseil d’administration ont renoncé respectivement à leurs salaires jusqu’à la fin de l’année.