REFLET : Sonko piégé par les médias français !
Depuis, hier, l’on se demande
pourquoi Ousmane Sonko, leader de Pastef/Les Patriotes a accepté ce
qu’il a accepté. Non seulement l’homme qui reproche à Macky Sall ses
nombreux reniements sur la réduction de son mandat de 7 à 5 ou la
volonté qu’on lui prête de postuler à une troisième candidature vient de
ravaler publiquement sa cravate en se prêtant aux question de Rfi et
France24. Mais il se laisse également maladroitement piéger comme un
opposant amateur. En effet, après avoir, de manière éhontée, écarté le
micro de la Rts, l’homme s’est mis à pérorer sur les voix, dans le
monde, de la France qu’il accuse quasiment de tous les maux du Sénégal
au point de débaptiser les noms de rues de la ville de Ziguinchor dont
il est le maire et qui est l’une des régions les plus visitées par les
ressortissants français au Sénégal, avec Dakar et Thiès, pour son charme
touristique. Pis, Sonko avait publiquement dit, devant des caméras de
télévisions, que le site leral.net lui a rappelé hier, qu’il ne sera
jamais dans une conférence de presse où il y aura Rfi, France 24 ou Le
Monde Diplomatique.
De
plus, pendant qu’il pousse les journalistes sénégalais à, sauf quelques
exceptions, se contenter de ses livefacebook, voilà qu’il accepte de se
livrer à cœur ouvert aux médias français qui n’ont jamais été attaqués à
cause de positions le concernant ou qui ont vu le signal de leurs
chaînes de télévision illégalement coupé parce que le pouvoir estime
qu’ils roulent pour sa cause. Quelle ingratitude !
Aussi,
s’il tentait une opération de charme vis-à-vis de l’Hexagone de Macron,
il est presque sûr que c’est raté parce qu’avec ce qu’on a vu, la
France, qui n’y est pas considérée comme un partenaire privilégié du
Sénégal de Sonko, va flairer une mauvaise foi chez l’homme. Et ne le
prendrait pas au sérieux. Donc, elle pourrait miser sur un autre cheval,
sans doute dans le camp même de Macky Sall si le Président Sall
décidait à ne plus y aller.
En
vrai homme d’Etat, Ousmane Sonko n’aurait jamais dû accepter, dans le
protocole d’entretien, que la presse française commence par lui poser
des questions sur l’affaire du test ADN qu’il refuse de faire pour
élucider cette histoire de viol à main armée dont on l’accuse. Un
privilège qu’il refuse même à la justice de son pays. De facto, cela
montre que les journalistes intervieweurs ont sans doute leur raison
dans cette affaire et l’ont déjà «condamné».
Seyni DIOP