Coup d’État déjoué en Allemagne: les autorités poursuivent leurs recherches de suspects

Coup d’État déjoué en Allemagne: les autorités poursuivent leurs recherches de suspects

Au lendemain d’opérations policières menées dans tout le pays contre la mouvance extrémiste de droite des “Reichsbürger” (Citoyens du Reich, ndlr), qui voulait prendre d’assaut le Parlement allemand, les perquisitions et les arrestations se poursuivent sans relâche en Allemagne, mais également en Italie et en Autriche. Le nombre de suspects s’élève à 54 personnes, toutes de nationalité allemande. Les autorités s’attendent à d’autres arrestations dans les prochains jours. Plus de 150 opérations policières ont été menées à ce jour dans toute l’Allemagne. On ne sait toujours pas jusqu’où s’étend le réseau d’extrémistes de droite menaçant l’État en Allemagne. Le porte-parole du Kremlin, Dmitry Peskov, a nié toute implication de la Russie dans le plan visant à renverser l’État allemand.

Depuis mercredi matin, les forces de sécurité allemandes sont engagées dans l’une des plus grandes opérations antiterroristes de l’histoire de l’Allemagne moderne, après des mois de préparation. 25 personnes ont déjà été arrêtées lors d’un vaste coup de filet dans tout le pays, une interpellation a eu lieu en Autriche et une autre en Italie. 27 autres personnes sont visées par l’enquête et soupçonnées d’appartenance à la cellule criminelle, selon le parquet. Toutes ces personnes sont soupçonnées “d’avoir fait des préparatifs concrets pour pénétrer violemment dans le Bundestag allemand avec un petit groupe armé”, ont déclaré les procureurs dans un communiqué.

D’autres arrestations à venir

Selon Holger Münch, président de l’Office fédéral de police criminelle, il est probable que d’autres arrestations soient effectuées. “Nous allons probablement appréhender encore plus de suspects à mesure que les raids se poursuivent dans les prochains jours”, a déclaré le haut responsable de la police criminelle fédérale allemande sur la chaîne de télévision ZDF.

De nombreux Allemands craignent que le réseau d’extrémistes ne s’étende beaucoup plus loin que ce qui a été décrit jusqu’à présent. M. Münch reconnaît qu’il manque encore certains éléments sur la tentative de coup d’État déjouée.

Un parti d’extrême-droite prend ses distances

Georg Maier, ministre de l’Intérieur du Land de Thuringe, a accusé le parti d’extrême droite Alternative fûr Deutschland (AFD) de “répandre des fantasmes de renversement de l’État”.

“Les gens ont peur et l’AFD exploite cela en proposant des solutions simples”, a déclaré M. Maier. L’AFD a condamné mercredi les “actes du groupuscule d’extrême droite” et exprimé sa confiance dans la capacité des autorités à faire rapidement la clarté sur les faits.

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Réunions secrètes dans un pavillon de chasse

Le cerveau derrière ce projet est un prince et entrepreneur immobilier de 71 ans, Heinrich Reuss. Après un coup d’État sanglant, qui aurait fait des morts, il aurait voulu prendre son siège de président du département politique du pays, appelé “Le Conseil”.

Il voulait ainsi devenir le prochain empereur d’Allemagne, succédant à Guillaume II, qui a abdiqué en 1918. Tout cela est ressorti de discussions dans des groupes Telegram et des appels téléphoniques interceptés lors de réunions dans son pavillon de chasse de Bad Lobenstein.

En outre, suivant l’idéologie des “Citoyens du Reich”, la nouvelle Allemagne aurait une armée dirigée par l’ancien officier militaire Rüdiger von P., âgé de 69 ans.

Ces derniers mois, il a recruté des policiers et des (ex-)soldats dans le nord de l’Allemagne et a cherché une base d’opérations appropriée en Bavière, dans le Bade-Wurtemberg et en Hesse, afin de renverser le gouvernement à partir de là. Plusieurs exercices de tir auraient eu lieu au château du prince Reuss.

Souare Mansour

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