71 décès de paludisme à Dakar: Pourquoi la capitale reste encore une zone de tension
Les 71 décès de
paludisme au niveau de Dakar ont soulevé la question du retour de la
pathologie en milieu urbain. Dakar émerge par rapport au paludisme.
Beaucoup de cas sont notés récemment dans les structures de santé.
Plusieurs facteurs peuvent l’expliquer.
Sur
le plan climatique, il y a eu beaucoup de pluies et des inondations. La
deuxième cause peut être liée à l’utilisation des moyens de prévention
notamment dans les grandes villes. « Il est exceptionnel de voir dans
les maisons que les gens dorment sous moustiquaires imprégnées à longue
durée d’action (Milda) qui est l’arme principale pour se protéger
contre le paludisme. Il y a malheureusement un non-respect de cette
directive selon le docteur Doudou Sene, coordonnateur du programme
national de lutte contre le paludisme. La troisième cause peut cependant
être le fait de ne pas se rendre à temps au niveau des structures
sanitaires et subir le test pour un traitement précoce.
«
Quand on a une fièvre due au paludisme, les moustiques responsables de
la transmission sont toujours présents dans la concession. Quand on ne
prend pas tout de suite le traitement, d’autres membres de la famille
seront piqués et cela va continuer la transmission. Il est important que
celui qui a le palu soit traité rapidement pour éviter de contaminer
une autre personne » explique le docteur Sarr.
Pour
Dakar, une analyse situationnelle de cas par cas est en train de se
faire par les acteurs de la lutte contre le paludisme. Il s’agit pour le
docteur Doudou Sarr de faire des investigations pour comprendre un peu
plus les mécanismes. Sur instruction du ministre de la Santé, nous
sommes en train de nous réunir pour voir ce qu’il en est et prendre les
dispositions, a-t-il expliqué. A Dakar, la baisse de l’immunité de la
population va faire en sorte que les gens aient facilement des cas
graves de paludisme. Il faut noter qu’après 10 ou 15 ans sans paludisme,
il y a une baisse de l’immunité et qui chope la maladie basculer
facilement vers des cas graves. D’où la nécessité chez les personnels
de santé de respecter les directives pour la prise en charge du
paludisme.
Au
niveau national, Kédougou, Kolda et Tambacounda restent encore un des
défis majeurs par rapport à l’élimination du paludisme. Il faut noter
qu’un plan stratégique 2020-2025 a été élaboré. Il va être revu à
mi-parcours. Il est estimé à plus de 246 milliards et cette somme permet
l’achat des intrants, la mise en œuvre des activités. « Nous avons un
gap et nous voulons faire un plaidoyer sur la mobilisation des
ressources » note le coordonnateur du programme national de lutte contre
le paludisme répondant à la problématique de la mobilisation des
ressources pour faire face à la pathologie.
«
Il faut que les entreprises dans le cadre de leur RSE puissent mettre
des ressources financières parce que le paludisme coûte cher à
l’économie de ce pays. Sur le plan mondial, 3% du Pib est souvent
impacté par le paludisme, pour vous dire la nécessité pour que les
entreprises s’engagent. Quand on a un personnel en bonne santé, on a une
entreprise qui marche notamment ceux qui sont dans les zones minières»
plaide le coordonnateur.