Guinée Bissau: 28 partis politiques rayés de la carte
La Cour suprême de
Guinée-Bissau a annoncé la suppression de 28 partis qui n’ont pas
apporté la preuve de leur existence réelle selon elle.
Le
plus haut organe judiciaire a diffusé aux médias un message en ce sens
daté du 14 novembre, après l’expiration d’un délai imparti aux
organisations politiques pour justifier de leur existence en fournissant
avant fin octobre leur adresse exacte, un récépissé de leur
enregistrement et un organigramme.
Il
s’agissait pour la Cour suprême de débroussailler la cinquantaine de
partis existants en vue des prochaines législatives dans ce pays
lusophone de deux millions d’habitants.
La
prolifération des partis, comme dans un certain nombre de pays
d’Afrique de l’Ouest, est considérée comme un facteur de confusion,
voire d’instabilité. Or depuis son indépendance en 1974, cette ancienne
colonie portugaise a connu une multitude de putschs et de tentatives de
coup de force, le dernier datant du 1er février 2022.
La
décision de la Cour suprême frappe des petits partis et ne concerne
aucune des formations représentées au Parlement dissous en mai par le
président Umaro Sissoco Embalo.
Des
leaders des partis radiés se sont réunis mardi et ont promis de
protester. Leur capacité de mobilisation semble limitée, même si Idrissa
Djalo, chef du Parti de l’unité nationale, bénéficie d’un certaine
audience.
« Mon
parti a rempli les conditions requises », a-t-il assuré à la presse. Il a
accusé le président Embalo, par ailleurs président en exercice de la
communauté des Etats ouest-africains Cédéao, de chercher à éliminer la
concurrence.
« Il
y a trop de partis. Certains n’ont même pas de siège ou n’ont jamais pu
élire un seul député. La mesure va permettre de faire le ménage sur
l’échiquier politique », a déclaré l’analyste Humberto Monteiro à un
correspondant de l’AFP.
La
Guinée-Bissau reste depuis des mois le théâtre de tensions entre la
présidence, le Parlement et les partis. Le président avait annoncé des
élections anticipées pour le 18 décembre après avoir dissous le
Parlement. Mais la tenue du scrutin à cette date reste sujette au doute.