Militaires ivoiriens détenus au Mali: Assimi Goïta en appelle à Faure Gnassingbé
La junte malienne a appelé lundi à une médiation du Togo, qu’il a acceptée, pour « un dénouement heureux » de la situation qui concerne les 49 militaires ivoiriens détenus depuis huit jours à Bamako, ont indiqué les ministres des Affaires étrangères des deux pays.
La Côte d’Ivoire avait demandé mardi la libération « sans délai » de ses 49 militaires arrêtés « injustement » le 10 juillet à l’aéroport de Bamako, et accusés par les autorités maliennes d’être des « mercenaires » cherchant à déstabiliser le pays.
Le Mali, pays enclavé
au coeur du Sahel, a été le théâtre de deux coups d’État militaires en
août 2020 et en mai 2021. Il a récemment adopté un calendrier de
transition devant permettre un retour des civils au pouvoir en mars
2024.
À
la suite de l’adoption de ce calendrier, les pays membres de la
Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), dont
fait partie la Côte d’Ivoire, avaient levé les sanctions économiques et
financières qui frappaient le Mali depuis janvier.
Le
président du Togo avait déjà accepté d’être le médiateur entre le Mali,
les acteurs régionaux et l’ensemble de la communauté internationale
alors que la junte était sous pression pour rétablir l’ordre
constitutionnel.
La
crise politique va de pair avec une grave crise sécuritaire en cours
depuis le déclenchement, en 2012, d’insurrections indépendantistes et
d’actions jihadistes sanglantes dans le nord.
La
junte au pouvoir à Bamako s’est détournée de la France et de ses
partenaires, à la faveur de la Russie, pour tenter d’endiguer la
propagation jihadiste qui a gagné le centre du pays ainsi que le Burkina
Faso et le Niger voisins.
Selon Abidjan, la présence de ses soldats, dans le cadre d’opérations de soutien logistique à la mission des Nations unies au Mali (Minusma), était « bien connue des autorités maliennes ».
Le président de la transition, le colonel Assimi Goïta « s’est dit ouvert au dialogue et disposé à œuvrer (…) à un dénouement heureux de cette situation, y compris par voie diplomatique, dans le strict respect de la souveraineté du Mali », ont souligné dans un communiqué conjoint Abdoulaye Diop, chef de la diplomatie malienne et Robert Dussey, son homologue togolais, reçu en audience à Bamako.
« A cet égard, le président de la transition a souhaité que le Togo mène une mission de bons offices entre les parties concernées. Le ministre Dussey a réaffirmé la disponibilité du président Faure Essozimna Gnassingbe à poursuivre son appui à la transition et à aider à la résolution de cette situation », poursuit le communiqué.