Nord du Burkina: une dizaine de civils tués dans une attaque
Une dizaine de civils ont été tués dimanche dans une attaque de jihadistes présumés contre des populations à Guissingori, dans le nord du Burkina Faso, ont indiqué lundi à l’AFP des sources sécuritaire et locale.
« Le village de Guissingori a été la cible d’une attaque de jihadistes présumés hier (dimanche). L’attaque a coûté la vie à une dizaine de civils », a affirmé une source sécuritaire.
Après l’attaque, les assaillants ont pillé des biens et emporté du bétail, a souligné la même source.
Une source locale a
confirmé l’attaque, évoquant un premier bilan de huit corps « qui a
évolué avec la découverte d’autres cadavres », sans plus de précisions.
La
localité de Guissingori se trouve dans la province du Yagha,
frontalière du Niger, l’une des zones les plus touchées par les
violences jihadistes dans le pays.
Dans
un point de situation mensuel sur la sécurité, l’armée burkinabè a
indiqué avoir mené une opération conjointe avec les forces du Niger
entre le 26 juin et le 10 juillet, sur leur frontière commune, « avec un
effort particulier sur la localité de Seytenga ».
Cette
commune du Burkina Faso avait été le théâtre d’un massacre commis par
des jihadistes, le 9 juin dernier, dans lequel 86 civils avaient été
tués.
« Plusieurs actions
offensives coordonnées » au cours de cette opération baptisée « Koural »
ont permis de tuer une cinquantaine de « terroristes », indique l’armée.
Vendredi,
le ministre nigérien de la Défense Alkassoum Indatou a indiqué que deux
compagnies militaires de son pays se sont installées à Seytenga pour
assister l’armée burkinabè et « sécuriser les axes routiers » qui mènent
au Niger.
L’armée
burkinabè a également affirmé avoir détruit « trois bases terroristes »
et « abattu vingt-sept terroristes » dans une contre-offensive la semaine
dernière, faisant suite à une attaque jihadiste à Barsalogho (nord) qui
avait coûté la vie à cinq soldats.
Comme
ses voisins nigérien et malien, le Burkina Faso est pris depuis 2015
dans une spirale de violences, attribuées à des mouvements armés
jihadistes affiliés à Al-Qaïda et au groupe Etat islamique, qui ont fait
des milliers de morts et 1,9 million de déplacés.
Plus de 40% du territoire est hors du contrôle de l’Etat, selon des chiffres officiels.
Le
pays est devenu l’épicentre des violences dans le Sahel, avec plus
d’attaques meurtrières qu’au Mali ou au Niger en 2021, selon l’ONG
Acled.
Fin
janvier, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba a renversé le
président Roch Marc Christian Kaboré, accusé d’avoir été incapable
d’enrayer la violence jihadiste, et fait du rétablissement de la
sécurité sa « priorité ».
Mais
la situation sécuritaire au Burkina ne s’est pas améliorée, le pays
étant toujours régulièrement visé par des attaques meurtrières.