Burkina: deux ex-présidents et le putschiste Damiba appellent à la « cohésion » face aux jihadistes
Deux des cinq anciens
présidents du Burkina Faso, invités vendredi par le chef de la junte au
pouvoir Paul-Henri Sandaogo Damiba, ont répondu présent, appelant à « la
cohésion sociale au regard de la situation difficile » que traverse leur
pays en proie à la violence jihadiste.
« Cette
rencontre a porté principalement sur la recherche d’une paix durable
dans notre pays », a déclaré M. Damiba, dans une déclaration faite à
l’issue de la réunion. « Nous sommes convaincus que c’est seulement dans
la cohésion sociale et dans l’unité que les forces qui combattent en ce
moment même le terrorisme seront davantage déterminées et auront plus de
succès », a-t-il ajouté.
Le
chef de la junte s’exprimait aux côtés des deux ex-chefs d’Etat ayant
répondu favorablement à son invitation: Jean-Baptiste Ouedraogo
(1982-1983) et Blaise Compaoré, président de 1987 à 2014, avant d’être
contraint à l’exil en Côte d’Ivoire à la suite d’une insurrection
populaire.
Ce
dernier, qui est apparu amaigri aux côtés de MM. Damiba et Ouedraogo, a
effectué jeudi son retour à Ouagadougou pour la première fois depuis
huit ans, suscitant une polémique au Burkina Faso.
En
avril dernier, il avait été condamné par contumace, à perpétuité, pour
son rôle dans l’assassinat de son prédécesseur Thomas Sankara, lors d’un
coup d’Etat qui l’avait porté au pouvoir en 1987.
« L’urgence
de la préservation de l’existence de notre patrie commande une synergie
d’actions qui ne nous autorise pas à nous donner le luxe de perdre le
moindre temps dans la polémique », a estimé M. Damiba à l’issue de la
rencontre.
Trois présidents invités n’ont pas fait le déplacement.
Roch
Marc Christian Kaboré, renversé en janvier, a été « physiquement empêché
par un groupe d’individus de participer à la rencontre », selon M.
Damiba.
Plusieurs
de ses sympathisants ont manifesté vendredi matin devant son domicile à
Ouagadougou, l’appelant à boycotter cette rencontre qualifiée de
« mascarade ».
Egalement
invités, Isaac Zida qui avait brièvement pris le pouvoir en 2014 et vit
actuellement en exil au Canada, n’a pas pu venir « pour raisons
administratives », selon M. Damiba, et Michel Kafando (2014-2015) pour
« des raisons de santé ».