Sonko: « Ils nous ont supplié pour qu’on ne tienne pas la manifestation… »
Yewwi Askan Wi a finalement décidé de surseoir à la manifestation qui était prévue pour ce mercredi. Ousmane Sonko a expliqué pourquoi ils ont pris une telle décision.
«Les
raisons qui ont fondé notre décision de surseoir à notre manifestation
d’aujourd’hui, ce ne sont pas les interdiction des préfets. Il y avait
des informations sur au moins une dizaine de départements. Et de manière
unanime, tous les préfets ont formulé des interdictions. Il n’y a que
le préfet de Fatcik qui a donné les deux arguments cumulatifs prévus
par la loi. C’est-à-dire : menace de trouble à l’ordre public et
insuffisance du dispositif policier pour encadre la manifestation.
Ce
n’est pas cela qui nous empêche de tenir notre manifestation. C’est
après avoir murement écouté le peuple. Parce qu’aujourd’hui, il y a
inversion des rapports de force. Macky est un homme esseulé, qui se
cache derrière sa police et sa gendarmerie, il ne lui reste que la
police et la Gendarmerie. Le rapport de force s’est inversé. Et nous,
notre principal force c’est le peuple sénégalais. Et nous sommes obligés
d’écouter le peuple sénégalais.»
Les raisons : la tabaski, les examens…
«Ce
peuple-là, dans sa majorité, a exprimé un souhait. C’est surseoir à la
manifestation pour les raisons qu’on va évoquer. On est dans la phase
des examens scolaires. aujourd’hui beaucoup d’écoles ont fermé, d’autres
ont décidé de fermer à midi. Et ce sont nos enfants qui vont faire ces
examens. De plus, on est dans la phase de préparation de la Tabaski et
tout le monde sait ce que cela représente au Sénégal . Et les sénégalais
sont extrêmement préoccupés parce que Macky Sall les a mis dans une
situation de paupérisation
Les tailleurs les vendeurs de moutons
tout le monde nous a supplié. Et le préfet de Dakar nous a dit que s’il
autorise la manifestation, des sénégalais vont se faufiler dans la foule
pour voler des moutons dans les foirails. Cela est symbolique de
l’échec de Macky Sall. les sénégalais n’ont même pas de quoi acheter un
mouton, ils sont obligés se faufiler pour aller voler des moutons.»
Hommes d’affaires, options stratégiques…
«Ensuite,
il y a l’intervention des milieux d’affaires. L’intervention même de la
communauté dite internationale. Moi j’ai toujours dit que je ne crois
pas en la communauté internationale qui est toujours du côté du pouvoir,
tan qu’il fait ce qu’elle veut. Ce qui m’intéresse dans cette
communauté internationale, c’est Afrique et les africains. Et je leur
rend hommage. Ces artistes, ces intellectuels que je n’ai jamais vus,
qui ont fait des déclarations extrêmement importantes parce qu’ils
comprennent ce qui est en train de se jouer au Sénégal.
Tout ça
ce sont des arguments que nous tenons en compte. Mais, les arguments les
plus importants, ce sont nos propres options stratégiques. Tout ce
qu’on devait tirer comme gain, de cette situation, nous l’avons tiré.»