Diaspora : Pourquoi Macky Sall exige un recensement « la plus exhaustive possible » des sénégalais de l’extérieur
Pour affiner davantage les politiques publiques qui
leur sont adressées afin d’une meilleure prise en charge des sénégalais
de la diaspora, l’État du Sénégal veut maitriser la géographie de la
mobilité de ses fils établis hors de nos frontières. D’ailleurs,
selon le quotidien Les Échos, personne ne peut dire, avec exactitude,
le nombre de Sénégalais qui composent disséminés dans la diaspora.
Aussi,
depuis des années, c’est sur la base d’estimations que l’on appréhende
la question de la population exacte de nos compatriotes résidant à
l’étranger.
En
effet, suite à l’étude conjointe de l’Agence nationale de la
statistique et de la démographie (ANSD) et de l’Organisation
Internationale pour les migrations (OIM), menée en 2018 sur le profil
migratoire au Sénégal, il était devenu important d’aborder un autre
chantier, celui du recensement des Sénégalais de l’extérieur.
Ce
besoin s’est davantage fait sentir en pleine crise de la Covid 19 au
cours de laquelle ce paramètre inconnu a rejailli dans la gestion de
l’aide accordée par le Président Macky Sall aux Sénégalais de
l’extérieur.
La
question du recensement est alors devenue une nécessité pour mieux
affiner les politiques publiques en matière migratoire, lesquelles
doivent s’adosser sur des chiffres fiables, afin d’orienter la prise de
décision des Autorités publiques pour mieux impacter la cible.
C’est
la raison pour laquelle le chef de l’État a instruit le ministère des
Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur d’engager cette
opération qui a été ralentie, voir suspendue, par les restrictions liées
à la pandémie de Covid-19.
C’est
ainsi qu’à l’issue d’une phase administrative d’exploitations de
fichiers détenus par le ministère de l’Intérieur concernant les
Sénégalais de l’Extérieur, des missions de terrain sont déployées dans
la diaspora depuis le 20 juin et pour une quinzaine de jours.
Pour
rendre plus exhaustif le recensement de nos compatriotes «d’outre
territoire», les fichiers détenus par les missions diplomatiques et
consulaires, les associations (communautaires, dahiras et autres) et les
autorités compétentes des pays d’accueil seront exploités.
La
vérité des chiffres n’étant pas la même partout (partiels, incomplets
et souvent entachés d’erreurs), le Sénégal se résout, désormais, à
corriger la donne.
Selon
Moïse Sarr, Secrétaire d’État chargé des Sénégalais de l’extérieur, «la
richesse des profils et le montant important de la contribution
financière de la diaspora sénégalaise nécessite, aujourd’hui, de
disposer de données statistiques pertinentes et actualisées en vue, à la
fois, de procéder à une meilleure analyse de ses interactions avec
notre pays et de l’impliquer davantage au développement socio-économique
de celui-ci».
L’objectif
stratégique consiste à recenser de la manière la plus exhaustive
possible l’ensemble des sénégalais résidant à l’étranger. Il se décline
en plusieurs objectifs spécifiques à savoir pouvoir catégoriser cette
frange importante de la population selon les critères de l’âge, du sexe,
de la région de départ, de la répartition géographique à l’étranger et
des catégories socio professionnelles etc.
Dans
la mesure où, selon les premières estimations, 80% de la diaspora
sénégalaise se trouverait en Afrique, un recentrage sur le continent
sera effectué pour plus d’équité dans le traitement.La digitalisation a été inscrite au cœur de ce processus.
Au-delà
de la création d’une application dédiée, les agents de terrain ont été
dotées de tablettes pour exploiter, entre autres, les fichiers des
immatriculations consulaires détenus par les missions diplomatiques et
consulaires et tout autre fichier pertinent mis à leur disposition par
les autorités des pays d’accueil.
Il
s’y ajoute qu’une plateforme a été mise en place pour le recensement
communautaire volontaire concernant les compatriotes qui n’auront pas
été approchés par les équipes de terrain. De
ce recensement, l’État du Sénégal nourrit beaucoup d’attentes,
notamment la production d’une cartographie de la mobilité des sénégalais
à l’étranger, avec une claire définition des effectifs globaux et
sectoriels permettant de mieux cerner les caractéristiques
socio-démographiques et économiques de cette population.
Les
autorités sénégalaises veulent mettre en place «une base de données
dynamique et des éléments nécessaires à la conception d’un système
d’information», pour augmenter la participation de notre vaillante
diaspora au développement de notre pays.