Pollution et maladies cardiaques, une combinaison fatale pour les seniors
La pollution est source
de maladies. Chez les sujets séniors, elle est parfois fatale. Si elle
n’est pas la cause de maladies cardiaques, elle peut provoquer des
pathologies des poumons. En somme, cette corrélation entre la pollution
et les maladies cardiaques et les infections pulmonaires influe sur
l’espérance de vie chez les sujets vulnérables et les personnes âgées.
L’atmosphère
polluée envenime l’air. L’impureté, en suspension, dans l’air est
souvent inhalée par des personnes. L’exposition à cette pollution est un
facteur de survenue de maladies pulmonaires et cardiaques. Et, les
sujets âgés et vulnérables sont plus sensibles à la dégradation de la
qualité de l’air. Leur sensibilité s’explique par la faiblesse de leur
système immunitaire qui s’est affaibli au fil des années.
Une
vulnérabilité qui se note aussi face à la pollution. Les personnes
âgées de plus de 65 ans et les individus ayant déjà souffert d’un
problème cardiaque sont les sujets les plus vulnérables au lien qui
existe entre la pollution et les pathologies cardiaques.
Le
docteur Philippe Khechen, cardiologue, enseignant en pathologie
cardiologie explique que sur le plan physiologique, le poumon est
intimement lié au cœur. Selon, le spécialiste, certaines maladies
pulmonaires peuvent avoir un retentissement sur le cœur. L’inverse est
aussi possible. En termes clairs, les maladies cardiaques peuvent avoir
des répercussions sur le fonctionnement des poumons. La pollution
touche beaucoup plus les poumons, le link peut se trouver au niveau
des pathologies pulmonaires qui ont un impact sur le cœur et causent
souvent des problèmes cardiaques selon le docteur. Il illustre par
l’exemple de la silicose, une maladie pulmonaire due à des résidus de
poussière qui s’accumulent sur les poumons. Cette accumulation engendre
des bronchites chroniques qui finissent, à la longue, par altérer le
fonctionnement du cœur. Outre la silicose, l’asthme qui est une maladie
héréditaire est aussi dû à l’allergie. Celle-ci est souvent déclenchée
par la pollution. En effet, plus l’atmosphère est polluée, plus il y a
des crises d’asthme. Et, l’asthme sévère, chronologiquement, peut
entraîner une défaillance cardiaque.
Organes vieillissants, faiblesse de la résistance
Le
cardiologue aussi médecin de travail explique comment le
vieillissement expose les sujets séniors à la pollution qui affecte
leurs poumons et par ricochet, le cœur. En effet, note-t-il, le
vieillissement des organes rime avec le poids de l’âge. Cela rend
vulnérables les personnes âgées. De ce fait, elles développent
plusieurs pathologies et elles sont réceptives à toutes anomalies. La
pollution accélère l’accentuation de la vulnérabilité des personnes
âgées. Il ajoute que l’activité respiratoire, et celles pulmonaire et
cardiaque perdent en vivacité et en rythme, au fil des ans.
Les
bronches sont au cœur des complications respiratoires. La pollution
aggrave cette difficulté de pression pulmonaire et cardiaque. La
personne âgée est exposée à l’hypertension artérielle, le diabète
l’insuffisance rénale.
Si
les enfants sont fragiles à ces pathologies à cause du manque de
maturité de leurs organes, chez les séniors, c’est leur vieillissement
qui explique la vulnérabilité.
Le trait d’union pollution et pathologies cardiaques
La
pollution tue 2,3 millions de personnes, chaque année, dans le monde
avec une part belle en Afrique selon les chiffres de l’organisation
météorologique mondiale. L’air de qualité est un facteur de bien-être.
On est tenté de dire que l’air, c’est la vie. C’est pour cela que sa
préservation doit être une priorité.
Seulement,
l’air est pollué sans commune mesure. Ce, par diverses méthodes.
Pourtant toute cette pollution est évitable. Respirer devient dangereux
et demeure malheureusement une obligation. La dégradation de la qualité
de l’air est loin de s’estomper. Tous les jours, à travers le monde,
les usines et les véhicules rejettent de nombreuses substances toxiques.
Dans l’environnement, des substances qui ne peuvent être compatibles à
la respiration sont véhiculées par l’air. Il s’agit des particules en
suspension ayant un diamètre inférieur à 10 micromètres appelées dans
le jargon de la météo PM10. Ces particules qui se trouvent dans les gaz
d’échappement et, à travers l’air respiré, pénètrent dans les bronches.
Cette pénétration est à l’origine des crises d’asthme, des angines,
voire des insuffisances respiratoires et des cancers .Cette forme de
pollution peut être aussi la cause de maladies cardiovasculaires. Les
artères sont bouchées par ces particules et augmentent le risque
d’athérosclérose.
«
L’athérosclérose se caractérise par le dépôt de lipides dans les
artères. Elle peut conduire à la formation de caillots sanguins et à des
accidents cardiovasculaires. La pollution de l’air est un facteur de
risque », explique toujours le cardiologue.
Le Tabac, facteur réducteur de l’espérance de vie
La
pollution par la fumée du tabac pour ne pas dire le tabagisme passif
est à l’origine des mêmes maladies que chez les fumeurs. La fumée est
plus nocive chez les cardiaques qui ont déjà le cœur fragile. Le
tabagisme passif tue plus de 600 000 personnes dans le monde par an.
Cette pollution du tabac tue plus que le cancer du col et plus que le
paludisme selon les chiffres de l’Organisation mondiale de la santé
(OMS). D’ailleurs, selon certains spécialistes, la pollution par le
tabac est associée à la réduction de l’espérance de vie.
Face
à cette problématique, le docteur Kassé préconise l’implémentation de
loi antitabac qui interdit de fumer dans les endroits publics.
L’application de ce texte pourrait être un début de solution. « Les
substances que contient le tabac sont nocives et attaquent le cœur,
elles tuent les tissus pulmonaires et agressent la paroi des artères du
cœur. Il y a plus de morts subites chez les fumeurs que chez les
non-fumeurs », ajoute le docteur Khechen.
Plus de 20% des cardiaques sont victimes de pollution
Les
gaz polluants sont nombreux. Les pathologies cardiaques occupent
l’environnement. La zone industrielle et les différentes usines qui sont
installées en pleine agglomération font que les sujets cardiaques
victimes de pollution sont en nette augmentation. Près de 20% des
pathologies cardiaques sont dues à la pollution selon toujours le
cardiologue Khechen. Même s’il y a d’autres causes, la pollution
occupe une grande place. Pour les autres causes, on peut citer le
cholestérol, le stress, le diabète entre autres, mentionne-t-il.
Prévention contre la pollution, le meilleur remède
Mieux
vaut prévenir que guérir dit l’adage. Il faut donc combattre les
sources d’infections. Au niveau des différentes industries et autres
lieux qui manipulent ces gaz qui polluent, il faut prendre les mesures
de sécurité idoines en se protégeant davantage. Il faut agir par des
campagnes de sensibilisation pour que chaque individu apporte sa
pierre à l’édifice. « Il faut protéger les poumons, il y a des
traitements pour certaines substances toxiques pour les poumons. Mais il
faut suivre les traitements médicaux et les conseils d’un médecin
spécialisé dans le domaine. Il s’agira d’agir sur le polluant pour
protéger le poumon et par ricochet protéger le cœur » conseille
Docteur Khechen.