Hausse des salaires : Après les enseignants, Macky Sall soigne le personnel de santé
C’est décidément l’année des étrennes. Après les
enseignants, les contrôleurs et inspecteurs du travail, les agents de
l’agriculture, entre autres, le gouvernement vient de sortir une grosse
enveloppe pour satisfaire les agents de santé.
Et
ils vont bénéficier d’augmentations conséquentes : dès la fin de ce
mois jusqu’en 2024, les salaires de ces travailleurs seront haussés de
175 mille à 250 mille F Cfa. Ce dernier montant concerne évidemment les
médecins, pharmaciens et chirurgiens-dentistes.
D’après
Le Quotidien qui donne l’information dans sa parution du jour, il
s’agit de l’octroi d’indemnités de logement, de risque santé, de
représentation médicale, d’itinérant…
Autant de mesures qui vont donner le sourire à au moins 8 mille agents, qui étaient en rogne ces derniers temps.
Si
les négociations ont traîné dans la nuit du jeudi au vendredi, les
différentes parties aux négociations sont ressorties sans cacher leurs
satisfactions.
«Les
travailleurs de la santé sont très importants aux yeux de la société.
L’État reconnaît bien cela. Je remercie les syndicats qui ont bien
compris les efforts énormes que nous sommes en train de réaliser,
explique Abdoulaye Daouda Diallo. Le Président Macky Sall a tenu à ce
que tous les acteurs fassent le nécessaire afin de régler définitivement
les problèmes.»
Le
ministre des Finances et du Budget ajoute pour définir l’échéancier :
«Au cours de cette année 2022, beaucoup d’efforts seront faits, ainsi
qu’en 2023, pour finir ses engagements en 2024.»
En
écho, Mballo Dia Thiam, coordonnateur de And Gueusseum, qui était prêt à
signer le protocole d’accords dès ce jeudi, enchaîne : «Pour la
question des indemnités, honnêtement il y a une augmentation, elle est
passée de 15 000 à 30 000 F Cfa. Et nous avons aujourd’hui une indemnité
qui a pu évoluer, il s’agit de l’indemnité d’itinérant, qui concerne
les chefs de poste dans des stratégies avancées pour faire la
prévention. Nous espérons que d’ici peu de temps, les autres problèmes
seront examinés…»
Malgré
le contexte très tendu avec le procès des sages-femmes de l’Hôpital
régional de Louga, qui risquent 1 mois ferme, le ministère de la Santé
et de l’Action sociale avait déjà signé un protocole d’accords avec
l’Alliance des syndicats autonomes de la santé (Asas) And Gueusseum.
Il se résumait en 17 points, notamment la signature de deux décrets et deux arrêtés organisant le secteur de la santé.
Il
s’agit de la régularisation de la situation administrative des
techniciens supérieurs de santé et des règles d’organisation et de
fonctionnement de la Fonction publique locale, la tenue des formations
complémentaires des assistants infirmiers pour leur reclassement sur le
plan hiérarchique et le versement des aides sociales dans les corps des
assistants sociaux.
Il en est de même de la révision de la rémunération des agents sans indemnités à la suite de leur reclassement en hiérarchie A1.
Par
ailleurs, l’Alliance des syndicats de santé And Gueusseum a également
obtenu de la tutelle, l’enrôlement de tous les infirmiers et
sages-femmes dans la loi de finance rectificative du budget 2022.
La
convention légifère aussi les processus de reclassement et le
reversement des infirmiers brevetés, préventionnistes, assistants
dentaires.
Pour le gouvernement, il s’agit d’un «effort budgétaire» supplémentaire après les dernières revalorisations.
Lors
du dernier Conseil des ministres, le chef de l’État réitérait son
attachement à l’amélioration du pouvoir d’achat des agents publics, avec
l’entrée en vigueur, à partir du 1er mai 2022, des revalorisations
salariales exceptionnelles dans la Fonction publique, ce qui constitue
un effort budgétaire spécial de 120 milliards F Cfa.
C’est
une manière de corriger les disparités salariales dans la Fonction
publique. Les enseignants devraient ressentir, dès la fin de ce mois, la
matérialisation effective des accords récemment signés avec le
gouvernement.