Forum mondial de l’eau : dix choses à savoir sur le sommet de Dakar
Vingt-cinq ans après le sommet inaugural, tenu à Marrakech (Maroc), le Sénégal accueille à partir de ce lundi 21 mars la neuvième édition du Forum mondial de l’eau. Le thème, les axes de réflexion, les retombées pour le pays hôte… : voici dix choses à savoir sur cet événement qui se tiendra jusqu’au 26.
1. Une première en Afrique subsaharienne
Le
Forum mondial de l’eau a été lancé en 1997à Marrakech. Il a fallu
attendre vingt-cinq ans pour que l’Afrique renoue avec ce sommet. La
neuvième édition, qui s’ouvre ce lundi au Centre international de
conférence Abdou Diouf de Diamniadio, se tient pour la première en
Afrique subsaharienne où les problèmes liés à l’eau sont plus prégnants
qu’ailleurs.
2. Effet Covid-19
La
huitième édition du Forum mondial de l’eau s’était tenue au Brésil en
2018. Deux ans plus tôt, le Sénégal savait qu’il accueillera la
neuvième. Celle-ci était initialement programmée en 2021, mais la
Covid-19 a conduit à son report à cette année.
3. Pourquoi le Sénégal
Le
Conseil mondial de l’eau, organisateur du Forum, avait plusieurs
options lorsqu’il s’est agi de désigner le pays hôte de la neuvième
édition. Selon son président, Loïc Fauchon, le Sénégal a été choisi pour
sa légitimité et ses capacités à accueillir une rencontre de cette
envergure. «La stabilité du Sénégal et sa culture démocratique ont été
des éléments importants dans la décision du Conseil lorsque nous avons
envisagé plusieurs pays et villes de l’Afrique, indique Loïc Fauchon
dans les colonnes du Soleil. En plus, l’image du Sénégal à
l’international a beaucoup pesé. En Afrique, le Sénégal est un pays
référence dans certains domaines, notamment de l’eau. Donc, la
discussion n’a pas été longue pour le choix du Sénégal.»
4. Droit d’entrée
Lorsque
le Conseil mondial de l’eau a choisi le Sénégal pour l’organisation du
neuvième Forum mondial de l’eau, le pays devait s’acquitter d’un droit
d’entrée (Fee). Une sorte de contribution pour le tenuede la rencontre.
Dakar a déboursé 4 millions d’euros (2,6 milliards de francs CFA), selon
Loïc Fauchon, le président du Conseil mondial de l’eau. Qui assure que
tous les pays hôtes du Forum ont mis la main à la poche.
5. Absence de la Ville de Dakar
En
théorie, la Ville de Dakar est co-organisatrice du Forum mondial de
l’eau avec le gouvernement du Sénégal et le Conseil mondial de l’eau.
Mais lors de la cérémonie d’ouverture du sommet, ce lundi 21 mars, le
maire de Dakar, Barthélémy Dias (opposition), ni ses représentants ne
seront dans la salle des plénières du Centre international de conférence
Abdou Diouf de Diamniadio.
L’édile de la capitale sénégalaise a
décidé de bouder la rencontre pour protester contre le fait que son
institution aurait été mise à l’écart de l’organisation, ravalée au rang
de «simple invitée», et qu’il n’aurait même pas le droit lors de la
cérémonie d’ouverture de prononcer un mot de bienvenue aux participants.
Ce
grief est rejeté par le secrétariat exécutif du Forum, qui assure que
la Ville a été associée à tout le processus d’organisation du sommet.
Pour ce qui est du «mot de bienvenue», le secrétariat assure que «pour
un événement en présence du chef de l’Etat et de ses homologues, il est
de pratique que seul le président de la République prononce une
allocution au nom de l’Etat et du peuple sénégalais».
6. Le thème de la 9e édition
Le
sommet a pour thème : «La sécurité de l’eau pour la paix et le
développement». Une façon de montrer aux autorités gouvernementales que
la question de l’eau est une priorité. «Nous n’avancerons que lorsqu’il y
a une volonté politique, que si les efforts sont portés sur l’eau. D’où
le choix du thème de ce forum», confie le président du Conseil mondial
de l’eau, Loïc Fauchon.
7. Pourquoi le «Forum des réponses»
La
neuvième édition est dénommée «Forum des réponses». «On voit tous les
jours les solutions, mais on n’a pas les réponses sur le terrain,
tranche dans Le Soleil Loïc Fauchon. (…) Les réponses, c’est ce qui est
appliqué sur le terrain et qui donne des résultats.»
En guise
d’exemple, le président du Conseil mondial de l’eau cite la gestion du
Fleuve Sénégal par l’OMVS (Organisation pour la mise en valeur du Fleuve
Sénégal) et celle du Fleuve Gambie par l’OVMG (Organisation pour la
mise en valeur du Fleuve Gambie).
8. Huit cents organisations mobilisées
En
prélude au neuvième Forum mondial de l’eau, il y a eu un énorme travail
sur le contenu des discussions. Le président du Conseil mondial de
l’eau informe que «pas moins de 800 organisations du monde entier, y
compris sénégalaises, ont travaillé sur toutes les thématiques qui vont
être exposées ou synthétisées pendant la durée de l’événement».
9. Axes de réflexion
Le
thème du Forum mondial de l’eau est : «La sécurité de l’eau pour la
paix et le développement». Les discussions autour de ce thème vont
porter sur quatre points : «comment sécuriser la ressource à travers le
monde ?», «le lien entre le monde rural et le monde urbain», «la
coopération internationale», «le partage de l’innovation et de la
connaissance».
10. Un contre-sommet
Parallèlement
au Forum mondial de l’eau, la Ville de Dakar prévoit de tenir un
contre-sommet. La rencontre a pour thème : «L’eau à Dakar, Dakar dans
les eaux». Dans cette perspective, la mairie de la capitale sénégalaise
avait organisé, vendredi dernier, un panel sur la question. Les
problèmes d’inondations, le défaut d’assainissement et de protection
civile ont été au cœur des discussions.