Le chauffeur bazarde à 2,6 millions les 3 camions de son patron qui lui doit 8 mois de salaire
Né en 1989, Cheikh Sow a comparu, hier, devant le tribunal des flagrants délits de Dakar pour des faits d’abus de confiance.
D’après
Rewmi Quotidien, son employeur lui reproche d’avoir vendu ses trois
camions d’une valeur de 33 millions de francs, à 2,6 millions.
Pour
justifier son forfait, le chauffeur, qui roulait sur l’axe
Dakar-Bamako, a argué que la partie civile lui doit huit mois de
salaire.
« Les
camions étaient défectueux. L’un d’eux n’avait même pas de moteur. Je
les ai vendus à Mamadou Sall à 2, 6 millions FCFA », a-t-il indiqué, tout
en précisant que son compère savait bel et bien que les voitures
avaient une origine Illicite.
Mamadou
Sall a, pour sa part, contesté les faits de recel. Le ferrailleur a
confié avoir acquis le premier camion à 700 000 francs, le deuxième à 1
million francs et le troisième à 900 000 francs.
« Les
camions étaient dans un piteux état. Lors de nos différentes
transactions, mon co-prévenu faisait semblant de parler au téléphone
avec le plaignant. Il m’avait fait croire que celui-ci était malade et
qu’il avait besoin d’argent pour se soigner. Aussi, sa société était en
faillite », a déclaré le jeune homme de 28 ans.
Interrogé
sur les faits, Alioune Ndiaye informe qu’il a contacté Cheikh Sow, au
mois de juin dernier, pour lui réclamer ses véhicules.
« Lorsque
je l’ai rejoint à Poste Thiaroye, il a refusé de me montrer les
camions, avant de me fixer un rendez-vous le lendemain. Ce jour-là, il a
éteint son téléphone quand je lui ai dit que j’étais accompagné de mes
deux frères. Ce sont les éléments de la Section de Recherches qui l’ont
localisé. Une fois à la gendarmerie, il me dit que les camions ont été
dérobés », a expliqué la partie civile qui ajoute que l’une des voitures
manquait trois pneus.
Pour
le conseil du plaignant, Cheikh Sow a agi avec lâcheté. « Mon client a
dit qu’il le suppliait jusqu’à pleurer pour avoir ses véhicules. Mais,
il a été insensible », a fustigé Me Mbengue.
À
propos de Mamadou Sall, il a fait remarquer qu’il a acquis les
véhicules au nom d’une société. « Il les a achetés à très vil prix »,
lâche-t-il. La robe noire a ainsi réclamé 48 millions FCFA en guise de
réparation.
Le
représentant du parquet a requis deux ans ferme contre les prévenus.
« Mamadou Sall a dit que c’est après avoir acheté les deux camions qu’il a
exigé une carte grise et une décharge pour acheter le troisième. Mais,
lorsqu’on lui a demandé de produire la décharge, il a dit qu’il l’a
perdue. C’est une personne de mauvaise foi », a souligné le substitut du
procureur.
Pour
Me Dramé, Mamadou Sall mérite la compréhension du tribunal. « Il est
ferrailleur depuis 2012. Et il n’a jamais été pris à défaut. Cheikh Sow
l’a dupé », dit-il.
Au
terme des plaidoiries, le juge a condamné Cheikh Sow à deux ans, dont
six mois ferme. Quant à Mamadou Sall, il a écopé de deux ans assortis du
sursis et d’une amende de 200 000 francs.
Sur les intérêts civils, les prévenus doivent solidairement allouer 10 millions FCFA à la partie civile.