Selon des informations de Jeune Afrique, le Fonds monétaire international (FMI) a dépêché une mission « technique » à Dakar, ce 18 mars, pour y rencontrer le ministre de l’Économie, Abdourahmane Sarr, et son homologue du Budget, Cheikh Diba. Le département juridique et fiscal de l’institution financière va examiner de près l’audit récemment publié par la Cour des comptes. Une bonne ou une mauvaise nouvelle ?

Il y a quelques semaines, le Premier ministre Ousmane Sonko révélait que la dette du Sénégal avait été sous-estimée. La Cour des comptes, dans son rapport, a confirmé les dires du chef du gouvernement sénégalais, mettant en lumière une dette approchant les 100 % du PIB.

Le FMI, qui a reçu les documents des finances publiques du Sénégal, a décidé de se pencher sérieusement sur le dossier. Les conclusions de l’institution seront capitales, d’autant que le FMI a suspendu son programme avec le Sénégal (signé en 2023 sous Macky Sall), chiffré à 1,8 milliard de dollars, dont 770 millions ont déjà été décaissés.

En attendant, le Sénégal est suspendu à ces conclusions. D’un côté, l’inquiétude est de mise, car le FMI serait très préoccupé par le taux d’endettement du Sénégal. Selon Jeune Afrique, l’institution s’était même rapprochée de la BCEAO (Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest) pour se rassurer sur l’état des finances publiques du pays, avant même la publication de l’audit de la Cour des comptes. Et un pays qui peine à payer ses dettes pourrait avoir du mal à lever des fonds.

D’un autre côté, l’audit du FMI pourrait être une aubaine pour le Sénégal. Si l’institution valide les nouveaux chiffres du pays et obtient des garanties, elle pourrait relancer un autre programme pour le Sénégal. « Une fois que nous aurons terminé l’examen du dossier, nous ferons un retour à notre conseil d’administration qui statuera. Il décidera si les conclusions de l’équipe pays et les arguments du directeur exécutif représentant le Sénégal permettent d’ouvrir un nouveau programme », a déclaré au journal panafricain un porte-parole du FMI. Les partenaires diplomatiques du Sénégal pousseraient pour que le FMI mette en place une dérogation afin de valider le programme de 2025 rapidement. Ils espèrent une décision de décaissement d’ici à fin avril. Ce qui pourrait permettre au gouvernement de lever des fonds pour impulser ses projets.