Senegal : 409 789 élèves des cycles préscolaire et élémentaire sans acte de naissance en 2024
Ce mardi 18 mars 2025, le Premier Ministre Ousmane Sonko a présidé une réunion interministérielle sur l’état civil à la Primature. Face aux nombreux défis constatés, il a annoncé une série de mesures visant à moderniser et sécuriser le système d’état civil au Sénégal.
Un diagnostic préoccupant de l’état civil et les mesures prises par le premier ministre Ousmane Sonko
L’analyse de la situation de l’état civil au Sénégal met en lumière plusieurs lacunes majeures :
Absence d’actes de naissance : 409 789 élèves des cycles préscolaire et élémentaire étaient sans acte de naissance en 2024.
Manque de coordination : Faible synergie entre les acteurs étatiques et non étatiques.
Coût élevé des procédures : Jugements et audiences foraines onéreux.
Infrastructures inadéquates : Accès difficile à l’état civil dans plusieurs régions et pour la diaspora.
Défaut d’enregistrement : Naissances et décès souvent non déclarés,
absence d’interopérabilité entre les services de la Famille et de la
Santé.
Fraude documentaire : 1,72 % des demandes de cartes d’identité rejetées pour faux extraits de naissance.
Problèmes de personnel : Insuffisance d’agents, absence de formation et faible rémunération.
Faible enregistrement des mariages et décès : Notamment dans les régions de Kolda, Sédhiou et Kaffrine.
Face à ces défis, le Premier Ministre a pris des décisions fortes pour renforcer le système d’information de l’état civil.
Mesures clés pour une réforme efficace
Responsabilisation des maires : Le Ministre de l’Urbanisme doit
veiller à ce que les maires assument pleinement leur rôle d’Officiers
d’état civil, conformément aux lois en vigueur.
Gratuité des actes d’état civil : Étudier la possibilité de rendre
gratuite toute déclaration de naissance, décès, mariage, divorce et les
jugements associés.
Digitalisation et sécurisation : Accélérer l’informatisation du
système d’état civil et garantir sa sécurité dans le cadre du projet New
Deal technologique.
Interopérabilité des services : Harmoniser les systèmes de gestion
entre les ministères concernés (Intérieur, Santé, Justice, Éducation,
etc.).
Régularisation des citoyens sans état civil : Mise en œuvre d’un plan d’actions sur la période 2025-2026.
Amélioration des services consulaires : Optimisation de l’enregistrement des actes d’état civil des Sénégalais de l’extérieur.
Prise en charge des élèves sans actes de naissance : Détection précoce dans les écoles et régularisation des enfants concernés.
Solution aux cas d’élèves candidats aux examens sans état civil :
Résolution immédiate pour l’année scolaire en cours et réforme
structurelle d’ici fin 2025.
Plan d’urgence pour la Casamance : Accélération de la délivrance de
55 041 actes de naissance recensés dans les départements de Bignona,
Oussouye et Ziguinchor.
Mobilisation des volontaires et des leaders communautaires :
Implication des organisations locales, associations sportives et Bajenu
Gox pour faciliter l’enregistrement des naissances.
Lutte contre la fraude : Mise en place de mesures strictes contre la falsification de documents d’état civil.
Adoption de lois pour l’informatisation : Accélération du processus législatif pour encadrer la digitalisation du système.
Audit des projets de digitalisation : Vérification des financements alloués aux initiatives de modernisation.
Une réforme majeure pour une meilleure gouvernance
Ces mesures s’inscrivent dans une volonté de transformation structurelle du système d’état civil, avec un accent particulier sur la digitalisation, l’accessibilité et la sécurisation des documents officiels.