Bénin: le président Talon assure qu’il ne sera « pas candidat » à la présidentielle
Le président béninois Patrice Talon a affirmé vendredi qu’il ne serait « pas candidat » à un troisième mandat, interdit par la Constitution, tout en affirmant rester « attentif » quant au choix de son successeur.
« Une énième fois, je vous le redis : non, je ne serai pas candidat », a déclaré M. Talon dans un entretien au média Jeune Afrique. « Cette question m’agace. J’ai moi-même renforcé la Constitution pour stipuler que nul ne pourra exercer plus de deux mandats dans sa vie ».
Patrice Talon est à la tête du Bénin depuis 2016 et arrivera en 2026, au terme de son second mandat.
La question de sa succession a été relancée en septembre 2024, lorsqu’un de ses amis intimes, Olivier Boko, a été arrêté pour tentative de coup d’Etat, avec l’ex-ministre des Sports Oswald Homéky.
Les deux hommes ont été condamnés en janvier à 20 ans de prison, pour « complot contre l’autorité de l’État » notamment.
« J’ai vécu l’épisode Olivier Boko comme un drame, comme une tragédie intime », déclare M. Talon dans le même entretien.
Il se dit également « attentif » quant au choix de son successeur et entend veiller à ce qu’il n’ait pas pour ambition de « déconstruire les réformes accomplies en dix ans ».
« Le prochain président du Bénin sera mon président, celui de mon pays, de ma famille, de ma communauté et de tout ce qui m’est cher » a-t-il ajouté.
Patrice Talon a également déploré vendredi les relations « dégradées » avec ses voisins sahéliens du Niger et du Burkina Faso et l’absence de coopération sécuritaire qui rendent difficiles selon lui la lutte contre le terrorisme.
« Nous les relançons régulièrement (…) nous n’obtenons pas de réponse », a-t-il dit.
« Notre armée est confrontée à des groupes terroristes qui évoluent en toute liberté dans des sanctuaires désertés par les forces de défense et de sécurité » du Niger et du Burkina Faso, « ce qui leur permet de s’y regrouper et d’attaquer en masse », poursuit-il.
Le Niger et le Burkina Faso sont gouvernés par des juntes militaires souverainistes qui ont tourné le dos à l’Occident.
Ces deux pays – confrontés à des violences jihadistes qui débordent dans le nord béninois – accusent Cotonou d’abriter des bases militaires étrangères en vue de les déstabiliser.
« Ce type d’implantations, même tenues secrètes, finissent toujours par être dévoilées et leur existence, documentée. Il n’y a évidemment rien de tel sur le sol béninois », répond M. Talon.