Gabon: la présidentielle se jouera entre quatre candidats
L’élection
présidentielle prévue le 12 avril au Gabon va se jouer entre quatre
candidats, dont le général de brigade porté au pouvoir depuis le putsch
d’août 2023, Brice Oligui Nguema, et l’ancien Premier ministre
Alain-Claude Bilie By Nze, selon la liste officielle publiée dimanche.
« Au
total de 34 compatriotes ont retiré ou fait retirer les formulaires de
déclaration de candidatures (…), 23 dossiers de candidatures ont été
déposés » et quatre ont été « jugés recevables », a annoncé le ministre de
l’Intérieur Hermann Immongault, au cours d’un point de presse sans
détailler les motifs des rejets.
Le
ministre a ensuite déroulé les noms de l’actuel président de la
transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, du dernier Premier ministre du
président déchu Ali Bongo, Alain-Claude Bilie By Nze – que la presse
gabonaise présente comme son adversaire le plus sérieux – d’un juriste
inspecteur des impôts, Joseph Lapensée Essingone et d’un médecin,
Stéphane Germain Iloko Boussengui.
Le
dossier du sénateur Jean-Rémy Yama, figure du syndicalisme gabonais,
n’a pas été retenu. Ce dernier dispose comme les 18 autres prétendants
éliminés, d’un droit de recours devant le conseil constitutionnel.
Brice
Oligui Nguema avait promis de rendre le pouvoir aux civils au terme de
la transition ouverte par le « coup de la libération » qui a renversé la
dynastie Bongo après 55 ans de pouvoir.
Une
fois la nouvelle constitution adoptée et le code électoral réformé,
avec notamment une nouvelle clause autorisant les militaires à briguer
un mandat, l’ancien chef de la Garde républicaine (GR) a officialisé sa
candidature lundi dernier, jour de son cinquantième anniversaire, en
affirmant répondre aux « nombreux appels » du peuple et à celui de
« l’Esprit Saint ».
Il
a ensuite déposé samedi son dossier de candidature, en costume civil,
en annonçant avoir obtenu sa « mise en indisponibilité » auprès du
ministère de la Défense – comme l’exige la procédure.
« Je
suis apte à faire de la politique et même occuper la fonction suprême »,
a-t-il déclaré à la presse en précisant qu’il se présenterait « en
indépendant ». « Il n’y a pas de raisons de créer un parti. Le temps ne
nous le permet pas (….) Je vais mettre en place une plateforme que
nous allons appeler +Le mouvement des bâtisseurs+ », a-t-il ajouté en
invitant « les associations, les partis politiques, les syndicats, la
jeunesse, l’élite intellectuelle » à le rejoindre pour « bâtir ce pays et
aller de l’avant ».
La
campagne électorale doit commencer le 29 mars. Le décret fixant la
présidentielle ne précise pas de date pour le deuxième tour prévu par la
Constitution en cas de ballotage.
La
présidentielle du 26 août 2023 avait opposé 19 candidats. Quatre jours
plus tard, alors que la télévision nationale venait de proclamer la
victoire d’Ali Bongo au premier tour, une junte militaire menée par le
général Oligui proclamait la « fin du régime » en dénonçant des résultats
truqués.
Le putsch sans effusion de sang a donné lieu a des scènes de liesse dans les quartiers populaires de Libreville.
Depuis
le 30 août 2023, l’ex-président Ali Bongo vit dans sa résidence privée
de Libreville. Son épouse Sylvia, 61 ans et son fils Noureddin, 33 ans,
ont été placés en détention avec des accusations de malversations
financières.