An 1 de la loi d’amnistie : Amnesty International exige des poursuites contre les forces de sécurité pour usage excessif de la force

An 1 de la loi d’amnistie : Amnesty International exige des poursuites contre les forces de sécurité pour usage excessif de la force

À l’occasion du premier anniversaire de la loi d’amnistie adoptée le 6 mars 2024, Amnesty International exhorte les autorités sénégalaises à rendre justice, vérité et réparations aux milliers de victimes de la répression violente des manifestations survenues entre 2021 et 2024. Cette loi, qui couvre les actes susceptibles d’être qualifiés de crimes ou délits liés à des « manifestations ou événements à caractère politique » durant cette période, est dénoncée comme un frein à la justice.
Entre février 2021 et février 2024, les forces de sécurité sénégalaises ont fait un usage excessif et souvent létal de la force pour réprimer des manifestations déclenchées par l’arrestation de l’ancien leader de l’opposition, Ousmane Sonko selon l’organisation. 
Selon les données recueillies par Amnesty International et d’autres organisations de la société civile, au moins 65 personnes ont perdu la vie, principalement par des tirs d’armes à feu, tandis qu’environ 1 000 autres ont été blessées. Près de 2 000 manifestants ont également été arrêtés.
« La justice, la vérité et les réparations exigent que les membres des forces de sécurité présumés responsables d’un usage excessif et illégal de la force soient poursuivis. La loi d’amnistie constitue un obstacle que les autorités sénégalaises actuelles doivent lever, comme elles s’y sont engagées », a déclaré Marceau Sivieude, directeur régional par intérim d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Ouest et centrale.
Une aide financière insuffisante
En 2024, les autorités ont versé une aide financière à certaines victimes de détentions arbitraires via le ministère de la Famille et des Solidarités. En janvier 2025, cette assistance a été étendue aux familles des personnes tuées lors des manifestations ainsi qu’à d’autres victimes de détentions. Selon le ministère, 79 décès ont été recensés et 2 172 anciens détenus doivent bénéficier de cette aide. Si cette mesure constitue un premier pas, elle reste hors du cadre judiciaire et ne répond pas pleinement aux attentes de justice des victimes.
« L’aide financière est un début, mais elle ne répond pas au besoin de justice des victimes ni ne garantit que de tels événements ne se reproduiront pas. Les autorités doivent abroger la loi d’amnistie et rendre justice à toutes les victimes de violations des droits humains », a insisté Seydi Gassama, directeur exécutif d’Amnesty International Sénégal.

Souare Mansour

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