Macky Sall, « persona non grata au Maroc » selon le media cridem.org
Le Royaume du Maroc a informé de manière
discrète l’ancien président sénégalais, Macky Sall, qu’il n’était plus
le bienvenu sur son territoire et qu’il devait quitter le pays.
Cette
décision marque un revirement notable dans les relations
maroco-sénégalaises, d’autant plus que Macky Sall était autrefois un
fervent défenseur des politiques marocaines au sein de l’Union
Africaine.
Il
y a moins d’un an, il avait été accueilli avec les honneurs par les
autorités marocaines, où il réside depuis qu’il a quitté le pouvoir.
Aujourd’hui, il se retrouve persona non grata, une situation qui
illustre la complexité des relations diplomatiques et les priorités
changeantes des États.
Selon
des sources généralement bien informées, les nouvelles autorités
sénégalaises auraient transmis, via les canaux diplomatiques, un message
clair au Maroc : si Macky Sall venait à être réclamé par la justice
sénégalaise, Rabat devrait impérativement collaborer pour son
extradition, sous peine de voir les relations entre les deux pays
connaître un revers inouï.
Cette
demande s’inscrit dans le cadre des efforts déployés par le Sénégal
pour enquêter sur des affaires de corruption présumées impliquant
l’ancien président, qualifiées par certains analystes de scandales
majeurs, comparables à ceux ayant conduit à l’incarcération de l’ancien
président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz et de plusieurs figures
clés de son régime.
Le
porte-parole du gouvernement sénégalais, Mahamadou Moustapha Ndiack
Sarré, a récemment déclaré que Macky Sall « ne peut échapper à la
justice », le décrivant comme « le chef de la bande ». Dans une
interview accordée à une radio privée sénégalaise, il a précisé que si
les conclusions de la Cour des comptes étaient transmises aux autorités
judiciaires, l’ancien président serait tenu de répondre de ses actes
devant les tribunaux.
Plus
tôt ce mois-ci, le gouvernement sénégalais a annoncé l’ouverture
d’enquêtes judiciaires potentielles contre les responsables présumés de «
graves manquements » mis en lumière par la Cour des comptes. Le rapport
de cette institution a révélé des irrégularités significatives,
contredisant les chiffres officiels publiés sous l’ancien régime,
notamment en ce qui concerne la dette publique et le déficit budgétaire.
Le ministre sénégalais de la Justice, Ousmane Diagne, a souligné que le
rapport mettait en évidence « des violations graves pouvant revêtir un
caractère criminel », incluant des accusations de falsification, de
détournement de fonds publics, de blanchiment d’argent et
d’enrichissement illicite.
Cette
situation place Macky Sall dans une position délicate, alors que les
autorités sénégalaises semblent déterminées à poursuivre les
responsables des malversations présumées, marquant ainsi un tournant
dans la lutte contre la corruption au Sénégal.
Parallèlement,
le Maroc, soucieux de préserver ses relations avec Dakar, a choisi de
prendre ses distances avec l’ancien président, illustrant ainsi la
réalité pragmatique des alliances diplomatiques et la volonté de ne pas
compromettre les liens bilatéraux.
Cette
décision souligne l’importance stratégique des relations
maroco-sénégalaises, que Rabat entend préserver malgré les défis
politiques et judiciaires actuels.