De Wever salue l’initiative française mais s’interroge sur la volatilité de Trump
Le Premier ministre Bart De Wever s’est réjoui mercredi de la responsabilité que le président français Emmanuel Macron avait prise de s’entretenir avec le président américain Donald Trump au sujet de l’Ukraine. Il s’interroge toutefois sur la “viabilité” des déclarations de ce dernier. M.CZ 26-02-25, 22:13 Source: belga
Le Premier ministre belge et d’autres dirigeants européens ont reçu mercredi matin une vidéo du président Macron rendant compte de sa visite à la Maison-Blanche. “Il a indiqué la conversation qu’il a eue et les réponses qu’il a reçues. Je m’interroge sur la viabilité des déclarations de M. Trump. Macron n’était pas encore parti que les États-Unis ont voté avec la Russie contre l’Ukraine au Conseil de sécurité de l’ONU, ce qui est allé trop loin, même pour la Chine”, a expliqué M. De Wever, interrogé par l’agence Belga.
Le chef du gouvernement fédéral faisait référence à la résolution américaine dans laquelle la Russie n’a pas été désignée comme agresseuse et aucune mention n’a été faite de l’intégrité territoriale de l’Ukraine. Une “honte” selon le ministre des Affaires étrangères, Maxime Prévot, interrogé quant à lui à la Chambre.
De qui l’Amérique est-elle l’alliée?
“On peut se poser la question: l’administration Trump est-elle toujours une alliée de l’Ukraine ou est-elle une alliée de facto de la Russie? C’est une réalité dont l’Europe devra apprendre à tenir compte rapidement”, a souligné le Premier ministre. “Je ne peux donc qu’espérer que certaines des intentions que nous partageons se traduiront désormais par des décisions”. M. De Wever espère que lors du sommet européen de la semaine prochaine, “quelques décisions importantes pourront être présentées”, même si cela “nécessitera encore un peu de tractations diplomatiques”.
Malgré son regard critique sur le président américain, M. De Wever juge important que le président français se soit entretenu avec lui. “La faiblesse et la force de l’Europe sont sa diversité. Nous sommes vingt-sept mais à l’heure d’une crise géopolitique majeure, il est difficile de parler d’une seule voix et il est bon qu’une personnalité de l’un des grands pays s’engouffre dans la brèche”, a-t-il déclaré.
La France représente un choix logique, selon M. De Wever. Elle est en outre régie par un système présidentiel avec des pouvoirs importants conférés au président de la République en matière étrangère. M. Macron et le Premier ministre belge ont une “parfaite unité d’opinion” sur l’Ukraine, a précisé le second.
Au parlement, M. Prévot a insisté sur la nécessité pour les Européens d’”engranger des résultats à court terme”. “Le temps joue contre nous”, a-t-il souligné.
Jusqu’à présent, l’Union européenne n’a pas été associée aux démarches entreprises par les États-Unis vis-à-vis de la Russie, ni même l’Ukraine.
“Nous devons développer une approche qui nous garantit une place à la table des négociations”, a ajouté le chef de la diplomatie.